Centrafrique: la France prête à intervenir

Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU devrait donner son feu vert jeudi, les renforts français commencent à arriver à Bangui, la capitale centrafricaine, où des tirs ont éclaté jeudi matin.

MISE A JOUR: Des tirs d'armes automatiques et des détonations plus lourdes ont été entendus jeudi à l'aube dans plusieurs quartiers de Bangui, avant la levée du couvre-feu à 6h.

La France attend le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU pour lancer l'opération "Sangaris" en Centrafrique. Les 15 pays membres du Conseil de sécurité étant parvenus mardi soir à un consensus, le projet français de résolution devrait être adopté à l'unanimité jeudi matin.

Or, chaque jour compte, quand un engrenage infernal de violences menace de plonger le pays dans la guerre civile, et affecte déjà une grande partie des 4,6 millions de Centrafricains. Depuis plusieurs mois, ce pays à dominante chrétienne mais à forte minorité musulmane est en proie à un conflit inter-religieux qui rappelle "les fantômes du Rwanda", selon les termes d'Ulysse Gosset, éditorialiste à BFMTV.

Combien de soldats français sont déjà présents sur place ?

Selon le ministère français de la Défense, plus de 600 militaires français sont déjà présents en Centrafrique, et les renforts commencent à arriver. Pour l'instant, ils multiplient les patrouilles dans les rues de Bangui, la capitale, avec pour objectif la sécurisation de lieux stratégiques comme le lycée français et l'institut Pasteur.

Les soldats français ont également commencé un travail de préparation qui anticipe l'arrivée de nouvelles troupes, explique l'envoyé spécial de BFMTV à Bangui, François-Xavier Ménage. Des engins ont ainsi été déployés pour préparer des pistes permettant l'arrivée d'avions-cargos.

Une fois le feu vert de l'ONU donné, 600 soldats supplémentaires arriveront à la fin de la semaine, ou en début de semaine prochaine. Le nombre total de soldats français pourrait être de 1.500. Au Cameroun voisin, quelques 350 militaires français peaufinent leur paquetage en attendant l'ordre de partir en convoi en Centrafrique.

Quelle sera la mission de la France ?

Selon l'ambassadeur français à l'ONU, Gérard Araud, le contingent français en Centrafrique sera chargé non seulement de rétablir l'ordre dans la capitale, mais aussi de "sécuriser les axes routiers pour permettre un accès humanitaire". Mais en dehors la capitale, pour l'instant, la situation reste incertaine.

Autre incertitude: la durée de la mission de l'ancienne puissance coloniale. La mission française ne devrait occuper qu'"une période brève, de l'ordre de six mois à peu près", expliquait encore récemment le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Les Casques bleus devraient à terme prendre le relais, mais aucune date n'a encore été fixée.

K. L.