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Afrique du Sud: plus de 120 vautours meurent empoisonnés après avoir mangé la carcasse d'un éléphant

Un vautour du Cap à Hartebeeportdam, en Afrique du Sud, le 15 septembre 2015. (Photo d'illustration)

Un vautour du Cap à Hartebeeportdam, en Afrique du Sud, le 15 septembre 2015. (Photo d'illustration) - MUJAHID SAFODIEN/AFP

Parmi les plus de 120 animaux morts dans le célèbre parc Kruger figurent des vautours africains, des vautours du Cap et des vautours oricou, des espèces en voie de disparition ou en danger critique d'extinction.

L'empoisonnement est décrit par l'agence des parcs nationaux sud-africains comme "l'un des plus graves" observé en Afrique australe "à ce jour". Plus de 120 vautours d'espèces en voie de disparition sont morts dans le célèbre parc Kruger, le plus grand parc national d'Afrique du Sud, après avoir ingéré les restes empoisonnés d'un éléphant, vraisemblablement utilisés comme appâts par des braconniers, a annoncé ce jeudi 8 mai SAN Parks.

"L'ampleur de la catastrophe est saisissante: 123 vautours ont été trouvés morts sur place", indique un communiqué commun avec la fondation Endangered Wildlife Trust. Cet empoisonnement massif a touché des vautours africains, des vautours du Cap et un vautour oricou, des espèces considérées en voie de disparition et même en danger critique d'extinction.

Plus de 80 vautours secourus

La carcasse du pachyderme avait été imprégnée de pesticides hautement toxiques. "Cet incident horrible s'inscrit dans une crise plus vaste qui sévit en Afrique australe: l'utilisation croissante de poisons pour le braconnage d'espèces sauvages. Les braconniers utilisent de plus en plus de toxines agricoles pour cibler des espèces de grande valeur", soulignent par ailleurs SAN Parks et Endangered Wildlife Trust.

Cette méthode est de plus en plus en vogue pour cibler notamment les lions, dont les restes sont très demandés pour leur usage en médecine traditionnelle. Les équipes du parc et d'EWT ont par ailleurs secouru 84 vautours, qui ont été parfois aussi victimes d'intoxication au plomb, utilisé dans des munitions.

Si elle n'a pas participé au sauvetage, l'organisation de conservation des vautours Vulpro précise à Associated Press que cet empoisonnement intervient au début de la saison de reproduction et que de nombreux autres oiseaux qui n'ont pas été trouvés sur le site pourraient encore être affectés.

Le cas d'empoisonnement le plus grave depuis 2019

Il s'agit du cas d'empoisonnement le plus grave depuis 2019, quand plus de 500 vautours en voie de disparition étaient morts au Botswana dans des circonstances similaires, a déclaré à l'AFP Gareth Tate, responsable du programme de rapaces de l'EWT.

"On observe une augmentation massive du braconnage visant les lions, pour leurs restes, dont les vautours sont parfois les victimes collatérales", a expliqué Gareth Tate.

Dans certains cas, ces oiseaux sont "délibérément ciblés" par les braconniers, leur présence pouvant révéler l'emplacement d'autres animaux tués, selon lui.

Vincent Gautier avec AFP