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Activité diplomatique et manoeuvres militaires en Corée

Maisons détruites après le bombardement nord-coréen sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong. Une intense activité diplomatique s'est développée mercredi pour tenter d'apaiser les tensions sur la péninsule coréenne au lendemain des tirs d'artillerie de la Cor

Maisons détruites après le bombardement nord-coréen sur l'île sud-coréenne de Yeonpyeong. Une intense activité diplomatique s'est développée mercredi pour tenter d'apaiser les tensions sur la péninsule coréenne au lendemain des tirs d'artillerie de la Cor - -

par Jack Kim et Lee Jae-won INCHEON, Corée du Sud (Reuters) - Une intense activité diplomatique s'est développée mercredi pour tenter d'apaiser les...

par Jack Kim et Lee Jae-won

INCHEON, Corée du Sud (Reuters) - Une intense activité diplomatique s'est développée mercredi pour tenter d'apaiser les tensions sur la péninsule coréenne au lendemain de tirs d'artillerie de la Corée du Nord sur une île du Sud.

La Chine a notamment été priée par les Etats-Unis et le Japon d'intervenir auprès du régime nord-coréen pour éviter toute escalade du conflit.

S'ils refusent d'évoquer une intervention militaire, les Etats-Unis ont réaffirmé leur attachement à la sécurité de la Corée du Sud, qui a menacé Pyongyang d'"énormes représailles" en cas de nouveau bombardement.

En signe de cette alliance, Washington et Séoul ont annoncé de nouvelles manoeuvres militaires conjointes au large de la péninsule de dimanche à mercredi prochain.

Les Etats-Unis ont envoyé dans la zone leur porte-avions nucléaire USS George-Washington, qui transporte 75 appareils de combat et plus de 6.000 membres d'équipage. Le bâtiment a quitté sa base navale au sud de Tokyo mercredi matin.

"Il s'agit de manoeuvres de nature défensive", soulignent les forces américaines en Corée dans un communiqué. "Même si elles avaient été programmées bien avant l'attaque injustifiée, elles prouvent la force de l'alliance (entre les Etats-Unis et la Corée du Sud) et notre attachement à la stabilité régionale via la dissuasion."

Le bombardement nord-coréen de mardi, qui a fait deux morts, est le plus lourd subi par la Corée du Sud depuis l'armistice conclu en 1953.

L'armée sud-coréenne effectuait des manoeuvres dans la région au moment du bombardement mais elle assure ne pas avoir tiré en direction du Nord alors que Pyongyang l'accuse d'avoir lancé les hostilités.

PRESSIONS

Dans une allusion manifeste à la Chine, Stephen Bosworth, émissaire américain pour la Corée du Nord, a déclaré lors d'une visite à Pékin: "Nous invitons tous les membres de la communauté internationale à condamner les actes de la RPDC et à affirmer clairement qu'ils attendent de la RPDC qu'elle cesse toutes ses provocations et respecte ses engagements en matière de dénucléarisation."

La République populaire démocratique de Corée est le nom officiel de la Corée du Nord, qui vient par ailleurs de dévoiler un programme d'enrichissement d'uranium lui fournissant une deuxième filière potentielle d'acquisition de l'arme atomique.

Mardi à Washington, le président américain Barack Obama a invité la Chine, principale alliée d'un régime nord-coréen par ailleurs isolé, à rappeler à la Corée du Nord qu'"il existe un ensemble de règles internationales qu'elle doit respecter".

Dans une interview à la chaîne de télévision américaine ABC, Barack Obama a souligné que les Etats-Unis tentaient d'unir la communauté internationale pour exercer des pressions sur Pyongyang.

"A ce stade, je ne vais pas me mettre à faire des hypothèses sur une intervention militaire", a-t-il dit, en qualifiant les tirs nord-coréens de "nouvel acte de provocation".

D'après le ministère chinois des Affaires étrangères, la Chine et les Etats-Unis se sont engagés à maintenir la paix et la stabilité sur la péninsule coréenne, dont ils souhaitent la dénucléarisation.

Pékin et Washington comptent aussi oeuvrer à une reprise la plus rapide possible des discussions à six sur le programme nucléaire nord-coréen, a ajouté le ministère chinois.

La Chine soutient le régime nord-coréen de crainte qu'un effondrement de la Corée du Nord ne provoque de l'instabilité à sa frontière. Elle redoute aussi qu'une Corée unifiée subisse l'influence des Etats-Unis.

Pour certains observateurs, la Corée du Nord a cherché par ses tirs d'artillerie à renforcer ses chances d'obtenir des concessions en vue d'une possible reprise des pourparlers sur son programme nucléaire.

Devant des parlementaires, le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Tae-young, a pour sa part déclaré que Séoul interprétait les tirs d'artillerie de sa voisine du Nord comme une tentative de renforcement du régime nord-coréen sur le plan intérieur au moment où il semble s'engager dans un processus de transition dynastique.

Bertrand Boucey pour le service français