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Accident de car en Suisse : témoignages et enquête

Selon un témoin, ce tunnel n’est « pas du tout dangereux. Il n’y avait aucune raison que ce car quitte sa trajectoire ; c’est inexplicable ».

Selon un témoin, ce tunnel n’est « pas du tout dangereux. Il n’y avait aucune raison que ce car quitte sa trajectoire ; c’est inexplicable ». - -

Défaut technique, malaise du chauffeur ou erreur humaine. Les causes de l’accident qui a fait 28 morts, dont 22 enfants, mardi soir en Suisse, sont encore indéterminées. Très choqués, secouristes et premiers témoins sur place, racontent une vision « apocalyptique », « les cris des enfants, terrifiants»…

28 morts, dont 22 enfants. Le bilan de l'accident de car survenu mardi soir dans le canton du Valais en Suisse, est lourd. Trois des 24 enfants blessés sont dans "un état sérieux". Ils revenaient tous de classe de neige.

« Le véhicule ne circulait pas trop vite »

Selon les premières indications, le car a heurté la bordure droite de la chaussée avant de percuter de plein fouet un mur de béton situé à l'extrémité d'une place de secours. Les causes de l'accident restent encore à déterminer, mais le procureur du canton, Olivier Elsig détaille les premiers éléments de l’enquête en cours : « Le chauffeur avait pris le volant peu avant. Sur la base des premières analyses des images vidéo, on peut exclure catégoriquement qu’il y ait eu une interaction avec d’autres véhicules ou d’autres usagers de la route. A priori, le véhicule ne circulait pas trop vite ». Trois pistes sont désormais privilégiées : un problème technique, un problème de santé du chauffeur ou une erreur humaine.

« Les cris des enfants étaient terrifiants »

Alain Rittimer, chef des ambulanciers du canton de Valais, a été dans les premiers à arriver sur les lieux. 24 heures après le drame, il a toujours du mal à en parler : « Franchement, on n’arrive pas à mettre des mots sur ce qu’on voit en arrivant. Ce qui était terrifiant, c'était les cris des enfants à l'intérieur du car. Ça, je pense, à un moment donné, chaque sauveteur qui rentrait dans le tunnel a marqué un temps d'arrêt pour pouvoir prendre le dessus. Toutes les équipes sont tourmentées. Tous les enfants se sont faits projeter sur l’avant du car au moment de l’impact contre le mur ».

« Avec les policiers, on a aidé les enfants à sortir du bus »

Eric est belge. Avec son épouse, ils étaient en vacances dans le Canton de Valais. Ils ont pénétré dans le tunnel moins de 5 minutes après l’accident. Il en garde une image « apocalyptique : des enfants déjà dehors nous faisaient signe de nous arrêter, explique-t-il, encore choqué. La moitié du car était vide à l’arrière ; tout avait basculé. Avec les policiers, mon épouse et moi avons aidé les enfants qui essayaient de sortir du bus et ne pouvaient pas le faire par eux-mêmes. Mon épouse a fait sortir une jeune fille, que j’ai portée. Puis j’en ai fait sortir une autre, inconsciente, avec une jambe totalement brisée. Ils étaient en panique totale. Une jeune fille que j’ai portée était dans un tel état de choc que c’était presque impossible de comprendre ce qu’elle nous disait ».
Et selon Eric, ce tunnel n’était « pas du tout dangereux : c’est incompréhensible, ajoute-t-il. C’est une grande ligne droite, avec deux bandes de circulation, très bien éclairé, tout neuf ; le temps était excellent… Il n’y avait aucune raison que cet autobus quitte sa trajectoire ; c’est inexplicable ».

« Quand on perd un enfant, il n’y a pas de mots »

Les familles des victimes sont arrivées en Suisse hier mercredi. Sur les 28 personnes décédées, il y avait 21 Belges et 7 Néerlandaises. Le premier ministre belge Elio di Rupo, qui s'est également rendu en Suisse hier – décrétée journée de deuil national en Belgique –, a fait part de la détresse de son peuple : « Quand on perd un adulte, c’est dramatique. Quand on perd un enfant, il n’y a pas de mots. Parce que la douleur est si personnelle et si intense ».

La Rédaction, avec Hugo Perrier