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Guerre en Ukraine: pourquoi le Royaume-Uni a choisi Arras plutôt que Calais pour son centre de visas

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L’ambassadrice britannique, Menna Rawlings, a justifié la décision de son gouvernement, pointant du doigt le "risque de créer un pôle d’attraction".

Critiqué depuis le début de la guerre en Ukraine, pour son "manque d'humanité" dans l'accueil des réfugiés ukrainiens, le Royaume-Uni a annoncé la semaine dernière l'ouverture d'un poste consulaire à Arras. Il doit permettre aux Ukrainiens voulant rejoindre leurs familles au Royaume-Uni de pouvoir faire leur demande de visa.

Interrogée par La Voix du Nord, l'ambassadrice britannique en France, Menna Rawlings, a justifié le choix de s'installer dans le chef-lieu du département, plutôt qu'à Calais où se sont retrouvés bloqués de nombreux réfugiés.

"À Calais, il y avait un risque de créer un pôle d’attraction, déclare-t-elle. Nous avons déjà des problèmes avec les bandes criminelles, les passeurs et les migrants avec les passages de petits bateaux. C’était nécessaire d’éviter d’autres soucis et d’ouvrir ce centre un peu plus loin de la frontière et de la Manche et plus facile d’accès que notre consulat à Paris."

Selon le journal, la situation est en cours d'apaisement. Seules les personnes n'ayant pas de passeport biométrique doivent se rendre à Arras, les autres peuvent prendre le tunnel ou le ferry à Calais, avant de régulariser leur situation sur le territoire britannique.

"Nous avons résolu les petits soucis entre le Royaume-Uni et la France"

Le Royaume-Uni a par ailleurs annoncé mercredi avoir accordé 5.500 visas aux réfugiés ukrainiens, au titre du regroupement familial.

"M. Darmanin avait clairement exprimé ses inquiétudes sur le sujet, ajoute Menna Rawlings, dans La Voix du Nord. Il a été très difficile de démarrer ces opérations la semaine dernière avec beaucoup de pression sur le terrain. Mais nous avons résolu les petits soucis entre le Royaume-Uni et la France."

De son côté, selon les chiffres communiqués lundi par le ministre de l'Intérieur, la France a accueilli 13.500 réfugiés. Gérald Darmanin a précisé, à l'issue d'une réunion du Centre interministériel de crise, que la France était en capacité d'accueillir jusqu'à 100.000 réfugiés.

Solenne Bertrand