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Finistère

Harcèlement au CHU de Rennes: l'enquête sur deux neurochirurgiens classée sans suite

Des plaintes avaient été déposées contre deux médecins pour "harcèlement moral au travail", "harcèlement sexuel" et "outrage sexiste" (Photo d'illustration)

Des plaintes avaient été déposées contre deux médecins pour "harcèlement moral au travail", "harcèlement sexuel" et "outrage sexiste" (Photo d'illustration) - Photo par DAMIEN MEYER / AFP

Le parquet de Rennes a classé sans suite ce mardi 23 septembre l’enquête visant les professeurs de neurochirurgie au CHU de Rennes Xavier Morandi et Marco Corniola, mis en cause pour des faits de harcèlement.

Le parquet de Rennes a indiqué ce mardi 23 septembre avoir classé sans suite une enquête pour "harcèlement" contre deux anciens chefs de service du CHU de Rennes (Ille-et-Vilaine), ouverte à la suite d'une plainte de trois médecins et de l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI).

Les plaintes portaient sur des dénonciations de "harcèlement moral au travail", de "harcèlement sexuel" et "outrage sexiste" impliquant Xavier Morandi et Marco Corniola, deux médecins qui s'étaient succédé à la tête du service de neurochirurgie, rappelle le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet, confirmant une information de médias locaux sur le classement sans suite.

"Les propos et les comportements reprochés aux deux mis en cause (...) ne correspondent pas suffisamment, au sens du parquet, à l'ensemble des éléments exigés par le texte et par la jurisprudence pour caractériser valablement le harcèlement moral au travail", explique Frédéric Teillet à l'AFP.

"Une infraction pénalement punissable ne peut seulement se déduire d'agissements professionnellement critiquables, resitués, en l'espèce, dans un contexte de pénurie institutionnelle générateur de souffrances trouvant de multiples causes qui dépassent largement les comportements individuels", ajoute le procureur.

Des dénonciations par voie de presse

L'enquête menée par le commissariat de Rennes a certes confirmé "une dégradation évidente des conditions de travail" au sein du service de neurochirurgie du CHU de Rennes sans pour autant réunir les critères d'un "harcèlement managérial".

Quant aux faits dénoncés comme relevant du harcèlement sexuel et/ou de l'outrage sexiste, "ils ne sont pas apparus matériellement démontrés" ou relevant de ces qualifications, selon le parquet.

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Le 30 août 2024, Paris Match et une journaliste de cet hebdomadaire ont été reconnus coupables par le tribunal judiciaire de Rennes d'atteinte à la présomption d'innocence de Xavier Morandi, après la publication de deux articles, "Requiem au CHU de Rennes" et "CHU de Rennes, l'onde de choc" parus début 2024.

Dans ces articles, neuf soignants du CHU dénoncent à visage découvert des "brimades, humiliations (...) violences verbales et le harcèlement moral et sexuel" dont ils disent avoir été victimes au sein du service de neurochirurgie durant près de vingt ans.

Lilian Pouyaud avec AFP