En Bretagne et en Normandie, l'abondance des coquilles Saint-Jacques en léger recul

Des coquilles Saint-Jacques, au Tréport, en mars 2024. - BFM Normandie
Les populations de coquilles Saint-Jacques ont légèrement reculé en 2025, après les records d'abondance atteints l'année dernière, a annoncé ce mardi 30 septembre l'Ifremer, dont le siège est basé à Brest (Finistère), en recommandant de ne pas pêcher plus, afin de préserver la ressource.
Dans le gisement de la baie de Seine (Manche), le plus grand de France, la biomasse totale exploitable, c’est-à-dire la quantité de coquilles Saint-Jacques de 11 centimètres ou plus, est estimée à 119.482 tonnes. Un chiffre en baisse de 12,7% par rapport aux 137.000 tonnes de l'année dernière, qui était une année record.
"Mais on reste dans une situation très confortable", a déclaré à l'AFP Eric Foucher, chercheur en biologie halieutique à l'Ifremer, car ce stock reste le deuxième plus abondant jamais enregistré.
En baie de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), la biomasse de coquilles qui atteindront la taille réglementaire (10,5 centimètres) pendant la période de pêche s'élève à environ 70.960 tonnes, également en baisse (-9,3%). La biomasse reste, là aussi, à des niveaux historiquement élevés.
Ces reculs de biomasse sont imputables à des "fluctuations interannuelles classiques", a expliqué Eric Foucher, ajoutant que "les deux gisements sont en bon état écologique".
Les populations de coquilles Saint-Jacques dans ces deux baies se sont nettement améliorées depuis 20 ans grâce aux efforts de gestion, avec l’amélioration de la sélectivité des engins de pêche et la limitation de l’effort de pêche.
Une saison 2024/2025 "historique"
Mais "ce n'est pas parce que le stock se porte bien qu'il faut scier la branche sur laquelle on est assis", a souligné Eric Foucher, en évoquant notamment les incertitudes liées au réchauffement climatique et au prédateur comme le poulpe.
Le chercheur appelle ainsi à ne pas augmenter les prélèvements afin de "conserver la stabilité des populations" de coquilles sur le long terme.
En raison de la légère baisse du nombre de jeunes coquilles, les chercheurs de l'Ifremer prévoient "des perspectives de pêche plus limitées pour la saison 2026/27 en baie de Seine, et pour 2027/28 en baie de Saint-Brieuc", selon un communiqué.
La pêche à la coquille Saint-Jacques doit ouvrir à partir du 1er octobre. Première pêcherie française, la pêche à la coquille Saint-Jacques compte 800 navires et près de 3.000 pêcheurs. La saison 2024-2025 a atteint un sommet historique avec près de 48.000 tonnes de coquilles débarquées en France métropolitaine.