Fukushima: de l’eau contaminée bientôt rejetée en mer?

Le ministre de l'Economie japonais visite les réservoirs d'eau contaminée, le 26 août 2013. - -
A Fukushima, les Japonais n’arrivent pas à régler le problème de l’eau radioactive. Une partie de celle-ci, accumulée sur le site de la centrale accidentée après le séisme et le tsunami de mars 2011, pourrait être rejetée volontairement en mer.
"Nous pourrions envisager de rejeter de l'eau dans l'océan à condition que le niveau de contamination radioactive soit ramené sous la limite légale", a prévenu le président de l’autorité japonaise de régulation nucléaire, Shunichi Tanaka.
Une eau partiellement décontaminée
Le patron de cette instance indépendante a tenté de rassurer : "J'insiste sur le fait que cela ne peut concerner que l'eau très faiblement radioactive, qui aura été assainie. Il sera à un moment inévitable de mettre cette eau quelque part, dans l'océan ou ailleurs."
Le seuil de radioactivité ne devrait pas être supérieur à celui qui est admis au niveau international pour les eaux rejetées par les installations en fonctionnement normal. "Nous ne chercherons pas à bénéficier d'une dérogation pour nous affranchir de ces limites admissibles", a déclaré Shunichi Tanaka.
400 tonnes en plus chaque jour
L’eau contaminée - dont une partie est réinjectée dans les réacteurs afin de les refroidir - est stockée dans un millier de réservoirs dédiés, dont la fiabilité est remise en cause : un réservoir qui en contenait 300 tonnes a fui en août dernier.
Leur nombre augmente quotidiennement, si bien que les autorités japonaises semblent à court d’idées. 400.000 tonnes d’eau polluée sont enfouies dans le sous-sol ou stockée dans les réservoirs. Chaque jour, le volume d’eau que l'opérateur de la centrale doit gérer augmente de 400 tonnes.
"Si nous décidons de rejeter de l'eau en mer, nous ferons tous les efforts pour descendre les niveaux le plus possible (...) en utilisant le dispositif de décontamination appelé ALPS", a déclaré Shunichi Tanaka. Problème: ce système, conçu par le groupe nippon Toshiba, est en panne depuis plusieurs mois et ne filtre pas le tritium, un élément radioactif (même s’il en traite 60 autres). "D’autres moyens supplémentaires seront donc nécessaires", a affirmé le président de l’autorité de régulation.
L'autorité de régulation japonaise critiquée
"Un groupe de travail a été mis en place pour étudier concrètement quelles mesures prendre et nous allons commencer des contrôles réguliers des effets de l'eau contaminée sur l'environnement", a-t-il expliqué.
Ces annonces arrivent alors que l’autorité japonaise de régulation nucléaire est particulièrement sous pression. Les incidents semblent se multiplier à Fukushima et l’Agence internationale de l'énergie atomique a critiqué la gestion des événements.