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Coca-Cola s'emballe pour le recyclage

En 10 ans, le poids a été allégé de 10 % sur l'ensemble des bouteilles.

En 10 ans, le poids a été allégé de 10 % sur l'ensemble des bouteilles. - -

L'économie circulaire doit être l'un des sujets phares de la conférence environnementale de la rentrée. Les entreprises n'attendent pas pour faire des choix. Pouvoir réutiliser ses ressources permet de faire des économies. Illustration avec Coca-Cola qui mise sur le recyclage.

Coca-Cola en Europe, ce sont 170 millions de consommateurs. Rien qu'en France, au moins un milliard de bouteilles par an qui ne finissent pas nécessairement dans la bonne poubelle. A peine une bouteille sur deux est recyclée.

Faire de la pédagogie auprès des clients reste nécessaire. C'est d'ailleurs l'un des grands axes de stratégie de Coca-Cola Entreprise, l'embouteilleur du géant des sodas. Avant d'attendre un changement de comportement radical, le groupe optimise sa démarche.

L'objectif est ambitieux, il se résume en deux mots: Zéro Déchet. Et à un horizon très court: 2020. C'est le plan qui a été dévoilé il y a deux ans. Il s'agit notamment de réduire d'un tiers les émissions-carbone des emballages.

Pour cela, Coca-Cola agit en premier lieu sur le poids de ces bouteilles et canettes, principal responsable des émissions de CO2. En 10 ans, le poids a été allégé de 10 % sur l'ensemble des bouteilles. 25 % des bouteilles sont désormais en PET recyclé.

Plantbottle est l'autre axe d'innovation: des emballages fabriqués à partir de matériaux d'origine végétale. C'est le cas de 22,5 % des plastiques. Après avoir affiché un engagement fort, le groupe semble plus prudent et a déjà entamé la recherche sur la deuxième génération. Réduire le poids des bouteilles a aussi ses limites technologiques, rappelle Arnaud Rolland, responsable développement durable de Coca-Cola Entreprise en France.

Un recyclage ludique pour les jeunes

Coca-Cola mise donc désormais ouvertement sur le recyclage et se montre bien plus offensif que d'autres embouteilleurs. Une équipe y est totalement dédiée. Le constat de départ est simple: 76% des Français déclarent trier mais à la sortie des poubelles, le compte n'y est pas. Que se passe-t-il ? Le groupe lance donc une étude sans précédent avec l'université britannique d'Exeter. Durant 6 mois, 10 foyers français et 10 homologues anglais seront étudiés de près. Pourquoi décide-t-on de recycler ou non? Quels sont les freins? Tout le monde sait que le consommateur est au centre de la démarche et pourtant personne n'était allé voir de près avant. De quoi faire rougir l'éco-organisme Eco-Emballages dont Coca-Cola est membre fondateur et auprès duquel il s'engage très activement.

Les jeunes sont la principale cible de la marque dans ses campagnes de sensibilisation. Moins d'un d'entre eux trie. Coca-Cola est donc très présent l'été dans les festivals de musique. Un jardin recyclé, une boutique "ici je trie" et une roue de tri interactive pour que les jeunes recyclent en s'amusant. Cette année, place à une nouveauté de taille: la présence sur Facebook. Un jeune peut afficher sa photo alors qu'il trie et la partager avec ses amis, et peut-être donner envie aux autres de suivre l'exemple. Coup d'envoi des festivités vendredi au festival Musilac d'Aix-les Bains avec Recycle du Bonheur.

Un approvisionnement sécurisé

Au-delà de la sensibilisation, Coca-Cola investit dans les filières industrielles. C'est ainsi qu'il a créé une joint-venture APPE, Artenius PET Recycling. Le groupe a investi 6,5 millions d'euros, APPE 2,2 millions d'euros dans une nouvelle ligne de recyclage de l'usine APPE de Sainte-Marie-la-Blanche près de Beaune en Côte d'Or. Elle traitera 20.000 tonnes supplémentaires de matières plastiques issues du traitement des emballages des bouteilles. De quoi limiter les importations. Pour Coca-Cola, c'est aussi la garantie d'un approvisionnement sécurisé.

Un programme de recherche "dans les nouvelles technologies de pointe en matière de recyclage" est d'ailleurs aussi lancé dans le cadre de ce partenariat. Mais pour parvenir à ses objectifs, Coca-Cola dépend encore et toujours du bon vouloir du consommateur. C'est en octobre que les résultats du projet Exeter doivent être dévoilés. A partir de là, des pistes seront proposées. Le groupe n'hésite pas à affirmer être prêt à soumettre ses solutions à d'autres. Il faudra se montrer très efficace. 30% des Français ne savent pas encore à quoi sert le geste de tri.

Nathalie Croisé (BFM Business)