Pourquoi les records de température moyenne globale atteints cette semaine sont "tout à fait logiques"

17,18°C, c'est la température moyenne enregistrée à la surface de la Terre ces mardi et mercredi. Un record mondial, qui a battu celui établi la veille avec 17,01°C, battant lui-même un record qui datait du 24 juillet 2022 avec 16,92°C.
Ce chiffre pourrait de nouveau être battu dans les prochaines semaines, alors que des températures élevées sont attendues. Alors comment expliquer ces records de chaleur?
Une situation "frappante" mais "logique"
Pour Chloé Maréchal, paléoclimatologue, si cette situation est "frappante et n'a aucun équivalent par rapport aux situations passées", elle reste "tout à fait logique" au regard des activités humaines.
"Ça s'inscrit dans quelque chose de tout à fait logique, dans le fait qu'on a une augmentation des gaz à effet de serre d'origine humaine dans l'atmosphère" explique-t-elle sur BFMTV, jugeant ainsi que cette hausse de la température est "complètement cohérente avec les modèles climatiques qui tournent depuis une dizaine d'années".
Et cette tendance ne risque pas de s'arrêter puisque malgré notre connaissance de la situation "on continue en tant qu'humain d'envoyer toujours plus de gaz à effet de serre que l'année précédente dans l'atmosphère", ce qui "accélère le réchauffement climatique".
C'est d'ailleurs pourquoi le Giec a une nouvelle fois appelé à limiter les émissions de CO2 en agissant "vite" dans la synthèse de son 6e rapport d'évaluation publié en mars dernier.
Les experts estiment qu'il est encore possible de limiter le réchauffement climatique sous les 2°C, voire sous les 1,5°C, mais qu'il faut pour cela diviser par deux les émissions d'ici 2040 ou 2030.
Les effets d'El Niño
Cette tendance de fond est en plus alimentée par El Niño, un phénomène météorologique qui se caractérise par un réchauffement d'une partie de l'océan Pacifique et se traduit le plus souvent par une élévation des températures mondiales et augmente le risque d'événements climatiques extrêmes. L'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) a indiqué début juin que le phénomène a officiellement commencé.
"Lorsqu'il y a ce phénomène, le globe a tendance à se réchauffer donc on risque d'avoir des températures très élevées cet été et plus particulièrement en 2024 car El Niño restera en place", commente Christophe Person, journaliste météo de BFMTV.
Les experts alertent aussi sur les conséquences de l'augmentation globale de la température. Selon Rémi Luglia, président de la société de protection de la nature, elle "perturbe l'équilibre" des espèces animales et végétales et menace de faire "s'effondrer l'ensemble du vivant".