Changement climatique: l'élévation du niveau de la mer va submerger les principaux ports pétroliers, selon une étude

Le terminal conteneur à Rotterdam, aux Pays-Bas, le 1er août 2022 - JOHN THYS / AFP
Un retour de bâton? L'élévation du niveau des mers et des océans liée au changement climatique devrait affecter les principaux ports pétroliers dans le monde, note The Guardian ce samedi 4 janvier, citant une étude de l'Initiative internationale sur le climat et la cryosphère (ICCI) datée du 12 novembre 2024.
Une prévision qualifiée "d'ironique" par les chercheurs, alors que le réchauffement climatique est largement causé par la combustion d'énergies fossiles et que l'abandon du pétrole et la transition vers des énergies renouvelables pourraient permettre de freiner le phénomène de la montée des eaux.
Selon l'étude, une élévation de seulement un mètre de haut du niveau des eaux pourrait submerger parmi les plus gros ports pétroliers de la planète. Or, ce niveau de montée des eaux est désormais considéré comme inévitable d'ici un siècle, d'après l'ICCI, et pourrait même advenir dès 2070 si les émissions de gaz à effet de serre ne baissent pas.
Houston, Rotterdam concernés
Parmi les lieux concernés, l'étude cite 13 ports situés aux quatre coins du globe. Ceux de Ras Tanura et Yanbu, en Arabie saoudite, sont considérés comme étant les plus vulnérables au phénomène, étant à faible altitude.
Des ports aux États-Unis sont également concernés, à Houston et Gavelston, deux villes situées au Texas. S'y ajoutent le port de Rotterdam, aux Pays-Bas, d'Ust-Luga, en Russie, seuls ports européens dans la liste.
Enfin, deux ports aux Émirats arabes unis, trois en Chine (dont celui de Shanghai), un en Corée du Sud sont concernés, ainsi que celui de Singapour.
Cette étude s'appuie sur des travaux réalisés en mai 2024 dans lesquels les scientifiques ont souligné que 12 des 15 plus gros ports pétroliers du monde sont menacés par la montée des eaux. Le deuxième port saoudien, Yanbu, a ensuite été ajouté à la liste.
De "terribles conséquences"
"C'est ironique que ces ports pétroliers se trouvent à moins d'un mètre de l'élévation du niveau de la mer et qu'ils soient obligés de garder un œil sur l'élévation du niveau de la mer pourtant lui-même lié à l'utilisation continue des combustibles fossiles", a souligné la directrice de l'étude Pam Pearson au Guardian.
Selon elle, cette situation démontre que l'élévation du niveau des eaux "ne semble pas avoir été prise en compte par les gouvernements".
"Refuser de fermer les robinets du pétrole revient à laisser les robinets ouverts pour la montée du niveau de la mer", juge de son côte le conseiller scientifique principal de l'ICCI James Kirkham.
"Si les dirigeants ne redoublent pas d’efforts pour s’éloigner des combustibles fossiles, les terribles conséquences de la montée du niveau de la mer ne feront qu’augmenter, affectant tous les pays dotés d’un littoral, y compris ceux qui continuent à faire obstacle aux efforts accrus de décarbonisation", prévient-il, avec de possibles ruptures d'approvisionnement en énergie fossile.