335 morts, 413.000 habitants affectés, 18,2 milliards de pertes: les chiffres des dégâts liés au climat en Europe

Une voiture sous l'eau près de Valence en Espagne après les inondations qui ont touché le sud-est du pays faisant au moins 51 morts - Jose Jordan / AFP
Des chiffres alarmants. Copernicus et l'Organisation météorologique mondiale (OMM) publient ce mardi 15 avril leur rapport annuel sur l'état du climat en Europe. Au total, 335 personnes sont mortes en 2024 du fait des tempêtes et des inondations, tandis que 413.000 personnes ont été affectées par ces phénomènes.
La majorité des décès sont la conséquence des terribles événements survenus dans la région de Valence en Espagne, où les records nationaux de précipitations totales en une, six et douze heures ont tous été battus du 28 octobre au 4 novembre. Au moins 232 personnes y ont perdu la vie.
Parmi les autres épisodes marquants, le rapport pointe les pluies persistantes de la tempête Boris, qui ont également provoqué des inondations dans huit pays d'Europe centrale et orientale (notamment en Autriche et en République tchèque).
"Le pourcentage du réseau fluvial qui a été inondé au cours de l'année est le cinquième plus important jamais enregistré depuis 32 ans et le plus élevé depuis 2013", détaille une synthèse.
En 2024, 12% du réseau de cours d'eau ont dépassé le seuil d'inondation "grave", quand 30% a dépassé au moins le seuil d'inondation "fort".
18,2 milliards d'euros de dégâts
"En Europe, les effets du changement climatique sont évidents. Depuis les années 1980, l'Europe s'est réchauffée deux fois plus vite que la moyenne mondiale, ce qui en fait le continent qui se réchauffe le plus rapidement", poursuit le document. "Les précipitations extrêmes provoquent des inondations catastrophiques et les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes et sévères".
Copernicus et l'OMM font état de l'une des dix années les plus humides pour l'Europe occidentale depuis 1950. "Cette situation a eu des répercussions sur les cours d'eau, dont certains ont connu leur débit le plus élevé jamais enregistré au printemps et à l'automne", soulignent-ils.
Le Vieux continent est enfin "l'une des régions où l'on prévoit la plus forte augmentation du risque d'inondation".
Les pertes matérielles liées aux phénomènes météo se chiffrent autour de 18,2 milliards d'euros, dont 85% imputables aux inondations. Par ailleurs, 42.000 personnes ont été touchées par des incendies de forêt.
"Au niveau mondial, 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée et la première où la température moyenne a dépassé de plus de 1,5 °C le niveau préindustriel", peut-on encore lire dans le rapport, sachant que les dix dernières années étaient déjà les plus chaudes jamais enregistrées.