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Cargo à la dérive: ultime chance de remorquage lundi matin

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Une dernière tentative de remorquage du cargo panaméen "Modern Express", à la dérive depuis mardi dans le Golfe de Gascogne, aura lieu lundi matin. Si elle rate, le navire et ses 300 tonnes de fioul s'échoueront sur les côtes de Gascogne.

Le vice-amiral d’escadre Emmanuel de Oliveira, préfet maritime de l’Atlantique, a indiqué dimanche après-midi lors d'une conférence de presse qu'une dernière tentative de remorquage du "Modern Express" aurait lieu lundi matin, faute de conditions météo favorables d'ici-là.

"Si la tentative n’est pas possible, le bateau s’échouera entre lundi soir et mardi soir, a ajouté le préfet. Nous accompagnerons le navire jusqu’à l’échouage en tentant jusqu’au dernier moment de l’éviter." Le cargo à la dérive dans le Golfe de Gascogne se trouvait à 100 km des côtes du Bassin d'Arcachon, ce dimanche à 14 heures, a indiqué le préfet maritime.

100 km parcourus depuis samedi

De mauvaises conditions météo et une forte mer ont empêché samedi les opérations de remorquage du "Modern Express", à la dérive depuis six jours. Une nouvelle tentative de remorquage n'a pas pu avoir lieu ce dimanche, en raison d'une météo toujours très défavorable, avec des rafales de vent à 80 km/h, et des creux jusqu'à six mètres.

Le navire a quelque peu ralenti sa dérive ce dimanche matin, à environ 2 noeuds (3,7 km/h), mais a parcouru près de 100 km depuis samedi matin. Sa gîte de 40-50 degrés reste toutefois constante depuis trois jours, et il ne s'enfonce pas, signe de l'absence de voie d'eau, avait indiqué la préfecture samedi

300 tonnes de fioul à bord

Cargo de type roulier de 164 m de long construit en 2001 et immatriculé au Panama, le Modern Express, transporte outre sa cargaison (3.600 tonnes de bois débité et des engins de travaux) 300 tonnes de fioul de propulsion.

Ce carburant ne représente pas une menace sérieuse de pollution, selon le vice-amiral d’escadre. "Les soutes à gazole sont intègres, nous n’avons détecté aucune fuite de carburant, précise ainsi Emmanuel de Oliveira. Mais lors de l’échouage, des brèches pourraient se produire dans les soutes, entrainant une pollution limitée."

Des plans anti-pollution Polmar-Mer et Polmar-Terre (pour "pollution maritime") seront de toute façon déclenchés, en lien avec la préfecture des Landes. Le préfet a assuré qu'il "ne craint pas du tout de marée noire", excluant toute comparaison avec le pétrolier Prestige, naufragé en novembre 2002 au large de la Galice, et qui transportait 77.000 tonnes de fioul.

Vers un échouage maîtrisé?

Selon des experts maritimes, l'échouage maîtrisé semble un scénario plausible, étant donné l'inclinaison du navire. "Si jamais ils arrivent à le remorquer, ils vont simplement pouvoir éviter qu'il atterrisse à un endroit qui ne les intéresse pas, je ne le vois pas du tout rentrer dans un port, ce n'est pas possible. Donc il faut l'échouer sur une plage, sans rochers pour qu'il ne s'abîme pas et à un endroit qui convienne à tout le monde pour pouvoir y accéder, découper, vider", estime l'expert maritime Jacques Loiseau, ancien président de l'AFCAN (Association française des capitaines de navires) et ancien commandant de marine marchande, notamment de rouliers comme le Modern Express.

Démantèlement sur place, comme le cargo espagnol Luno en 2014 sur la plage d'Anglet, ou le maltais TK Bremen sur une plage du Morbihan en 2011? Ou déséchouage, comme le cargo néerlandais Artemis en 2008 aux Sables d'Olonnes? L'option dépend notamment de la faisabilité, des possibilités de déchargement, de l'état du navire. Le littoral aquitain, avec 230 km de plage sableuse de l'embouchure de la Gironde vers le sud, présente un banc d'échouage sans récifs, du moins jusqu'au Pays basque. Les autorités maritimes ont indiqué être en lien avec leurs homologues espagnoles.

A.S.