Arrêtés anti-pesticides: des maires franciliens devant le tribunal administratif

De nombreux maires franciliens ont pris des arrêtés anti-pesticides. - BFM Paris
Ils revendiquent l'interdiction des pesticides sur le territoire de leur commune. Les maires de Gennevilliers et Sceaux défendent leurs arrêtés anti-pesticides ce mardi devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.
En mai et juillet, les deux franciliennes ont pris des arrêtés interdisant notamment le glyphosate dans leur commune et ont refusé de le retirer malgré la demande de la préfecture. Seul le ministère de l'Agriculture est habilité à prononcer une telle interdiction.
Devant le tribunal administratif, les maires des Gennevilliers ont reçu le soutien d'autres élus rassemblés devant le tribunal. Était notamment présent Daniel Cueff, maire de Langouët en Bretagne, premier maire à avoir pris un arrêté d'interdiction dans sa commune. Son arrêté vient d'ailleurs d'être annulé par la justice.
Les professionnels comme la SNCF visés
Si les deux communes n'utilisent plus de pesticides au niveau de leurs espaces verts elles veulent aller plus loin en interdisant l'usage de ces produits par les copropriétés ou encore par les entreprises comme la SNCF qui peuvent être amenés à traiter avec des produits phytosanitaires les abords des voies.
"J'ai écrit à toutes les copropriétés, la SNCF et la RATP. La RATP m'a répondu qu'ils n'en utilisaient pas. Par contre, la SNCF ne m'a toujours pas répondu. Je sais qu'ils cherchent des solutions transitoires mais pour l'instant ils n'ont pas fait de réponse officielle", explique Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers.
"On se bat pour la santé des agriculteurs comme pour la santé de la population", ajoute-t-il.
Les habitants en "attente de l'action des politiques"
En Ile-de-France, ce n'est pas la première fois que des municipalités comparaissent devant la justice pour des arrêtés anti-pesticides. Le 18 octobre dernier, 13 maires du Val-de-Marne avaient déjà comparu devant le tribunal administratif de Melun. C'est le cas de Cachan, qui attend désormais la décision de justice et revendique le soutien de la population.
"La population le demande (...). Que ce soit sur le glyphosate ou la pollution de l'air, il y a une réelle préoccupation des habitants et une attente de l'action des politiques ", assure Samuel Besnard, maire-adjoint à Cachan, en charge du développement durable.
Ces élus appellent l'Etat à intervenir. "Si la légitimité de leurs arrêtés n'est remise en cause par personne, les parlementaires et le gouvernement doivent donc prendre leurs responsabilités en votant une loi pour protéger la santé des agriculteurs et de tous les habitants pour éviter un nouveau scandale de santé publique", écrivent les élus de Sceaux et Gennevilliers dans un communiqué commun. Ils promettent de se mobiliser "quelle que soit la décision du Tribunal administratif". Le maire de Gennevilliers prévoit notamment de déposer un recours devant les instances européennes.