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Culture

Pour alerter sur le changement climatique, le musée Leopold de Vienne accroche ses tableaux de travers

Jusqu'à juin 2023, le musée Léopold de Vienne affiche ses tableaux de travers pour alerter sur le changement climatique. Ici une œuvre d'Eugon Schiele

Jusqu'à juin 2023, le musée Léopold de Vienne affiche ses tableaux de travers pour alerter sur le changement climatique. Ici une œuvre d'Eugon Schiele - JOE KLAMAR / AFP

Par cette initiative, le directeur du musée Hans-Peter Wipplinger explique "vouloir alerter sur les conséquences dramatiques de la crise climatique".

"Sur le lac Attersee", "Les Maisons au bord de la mer"... ces chefs-d'oeuvre de Gustav Klimt et d'Egon Schiele sont accrochés de travers depuis la semaine dernière et jusqu'au mois de juin à Vienne pour sensibiliser le public au changement climatique.

Le célèbre musée Leopold, cible récente de militants écologistes, a incliné 15 toiles du nombre de degrés dont les paysages représentés pourraient se réchauffer dans les années à venir en cas de changement climatique incontrôlé. Une vision dérangeante, quand d'ordinaire ces peintures sont apaisantes.

"Une augmentation de la température de quelques degrés seulement favoriserait la prolifération d'algues et assècherait progressivement le magnifique lac turquoise", peut-on lire par exemple à côté du tableau d'Attersee.

"Quelques degrés de plus"

Pour que les générations futures puissent admirer ce paysage tel que l'a brossé l'artiste, il faut contenir le réchauffement à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, prévient le musée, alors que les experts du Giec ont appelé à agir radicalement pour s'assurer "un futur vivable".

Voir ainsi "de beaux endroits" en position instable a de quoi rendre triste et "incite à agir" pour "ce qui va être perdu", dit à l'AFP Sofie Skoven, une étudiante danoise en visite avec sa classe dans la capitale autrichienne.

Le projet est nommé "Quelques degrés de plus" par cette institution abritant, avec ses 6000 pièces, l'une des plus grandes collections d'art autrichien dans le monde, axée sur la seconde moitié du XIXe siècle et le modernisme qui s'en est suivi.

Le concept a de fait été imaginé comme une réponse à des activistes qui avaient aspergé en novembre un tableau de Klimt (protégé par une vitre) d'un liquide noir pour dénoncer un partenariat entre le musée et le géant pétrolier OMV.

Un coup d'éclat qu'avait peu apprécié le responsable du musée, qui dénonce "une mauvaise méthode". Car il a fallu multiplier depuis les vitres devant les toiles, renforcer la surveillance des salles et les contrôles à l'entrée.

A.G avec AFP