« Le ciel, un spectacle merveilleux »

Jean-Jacques Bourdin : « Lumières d'étoiles » : qu'avez-vous voulu dire dans ce livre ?
André Brahic : C'est quelque chose qui me paraît fondamental : en gros, tout ce avec quoi nous vivons, c'est à dire la notion de justice, la démocratie, le fait qu'on croit ou non en Dieu, la métaphysique, tout ça a été mis en place par les philosophes grecs il y a quelques années, et eux mêmes en avaient hérité des égyptiens. Et le point de départ c'est le rapport entre l'homme et le ciel. Or, aujourd'hui on constate que, premièrement, l'homme ne voit plus le ciel, les lumières font que les gens ne voient plus du tout le ciel, et, deuxièmement, même quand on voit le ciel et qu'il est d'une beauté extraordinaire, on a un sentiment de sérénité, de calme, l'idée que ça ne change pas. Or, les astres émettent des rayonnements que l'on connaît qui sont arrêtés par l'atmosphère. Donc un voile nous protège et nous savons qu'il faut toujours tirer le voile si l'on veut progresser, et donc ce voile nous empêche de voir ces rayonnements. Or, nous avons lancé des sondes au-delà de l'atmosphère et nous découvrons ces rayonnements. Ce ciel que nous voyons avec nos instruments, ce n'est plus du tout ce qu'on voit avec nos yeux, ça change, ça flambe, ça bouge, c'est en évolution, et on découvre ce spectacle merveilleux.