Doliprane, aspirine... L'Anses alerte sur les dangers mortels des médicaments pour humains donnés aux animaux

Un welsh corgi à New York le 15 février 2016 - TIMOTHY A. CLARY / AFP
Dans un communiqué mis en ligne le 20 février, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) met en garde contre l'utilisation chez les animaux de médicament pour humains. "Paracétamol ou aspirine peuvent être mortels pour nos animaux de compagnie", déclare l'agence.
En cause? Les risques de surdosage. Moins lourds que les humains, les animaux ne peuvent traiter correctement des médicaments destinés à l'homme. "Mais même en ajustant la dose de médicament à la taille de l’animal, le risque d’intoxication existe toujours", continue le communiqué, qui rappelle que les animaux "n'ont pas le même métabolisme" que leur maître.
Les dangers du paracétamol
Le dispositif pharmacovigilance, géré par l'Anses, a étudié les principaux médicaments humains à l'origine d'intoxications. En haut de la liste, les antidouleurs à base de paracétamol, les plus consommés en France.
"Les chats n’ont pas d’enzyme permettant de dégrader le paracétamol, tandis que les chiens et les autres animaux de compagnie en possèdent très peu. Le principe actif s’accumule donc dans le sang, conduisant à des effets indésirables", met en garde l'Anses.
Les conséquences peuvent être dramatiques: chez les félins, une faible dose de paracétamol peut être mortelle, mais le principe actif peut également avoir des conséquences sur le foie ou les reins.
De nombreux effets indésirables ont également été observés après l'ingestion d'anti-inflammatoires de type ibuprofène ou aspirine. Là encore, "ils peuvent conduire chez les animaux à des troubles digestifs, rénaux et neurologiques, pouvant aller jusqu’au coma et au décès".
Et bien que le rappel semble de prime abord tomber sous l'évidence: même si votre chien ou votre chat vous paraît triste ou anxieux, il ne faut pas lui donner d'anxiolytiques ou d'antidépresseurs, rappelle l'Anses, qui a déjà constaté plusieurs intoxications liées à la prise de tels médicaments.
Des effets qui évoluent selon la race
En cas de doute sur la santé de son animal, il est nécessaire de se tourner vers un vétérinaire. Il n'est d'ailleurs pas impossible que ce dernier prescrive un médicament destiné à l'homme, mais pour une durée bien précise, dans des quantités détaillées, adaptées à l'âge, au poids, mais aussi à la race de l'animal.
À titre d'exemple, l'Anses explique ainsi que "les médicaments à base de lopéramide sont parfois donnés aux chiens en cas de diarrhées mais ils peuvent provoquer des troubles digestifs et neurologiques chez les colleys et les races apparentées, du fait d’une mutation génétique".
En dehors de la volonté des maîtres d'automédicamenter leur animal, des cas d'intoxications accidentelles ont également été rapportés. Il est donc primordial de ne pas laisser traîner de médicaments et de bien fermer sa pharmacie pour limiter les risques.