"Une drogue de vieux"? Les jeunes Français fument de moins en moins mais sont sujet à d'autres addictions

La clope devenue trop ringarde? C'est l'excellente nouvelle sanitaire tirée d'une étude de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives publiée ce mardi 20 mai. On y apprend que le tabagisme ne concerne plus que 23% des Français, avec un niveau au plus bas chez les jeunes depuis trois décennies.
"On a montré ces dernières années qu'en population adolescente (les mineurs, des collégiens, des lycéens) il y avait réellement une baisse très forte de l'expérimentation du tabac, mais aussi du tabagisme", explique à BFMTV Stanislas Spilka, statisticien et directeur des enquêtes en population générale de l'Observatoire.
Le spécialiste évoque des "niveaux jamais observés", soulignant que l'absence de tabagisme durant la jeunesse peut mener à une vie entière sans consommer de produits à base de tabac.
"On ne se met pas à fumer à 25 ans (...) la prochaine enquête devrait montrer des niveaux normalement plus bas que ceux encore observés en 2023.", pointe-t-il.
Se dirigerait-on vers une génération sans tabac? C'est ce qu'entrevoit - et espère - le Dr Bernard Basset, le président de l'association Addictions France. "On considère la cigarette et les produits du tabac comme des drogues des générations antérieures, une drogue de vieux, disons le. C'est vrai qu'elle est moins fun", analyse-t-il à notre micro, alors que le prix des paquets de cigarettes n'a cessé d'augmenter au cours des dernières années.
D'un point de vue sanitaire, l'apparente ringardisation du tabac est salutaire. Il est l'une des premières causes de maladie en France, avec 75.000 décès imputables à la cigarette en 2015 selon Santé publique France. "En moyenne, un fumeur régulier sur deux meurt des conséquences de son tabagisme", précise l'organisme de santé.
Jeux d'argent, médicaments... De nouvelles addictions
Moins de tabac, moins d'alcool, les jeunes deviennent-ils plus sains? "Alors que la consommation de substances psychoactives chez les élèves de 15 à 16 ans en Europe poursuit son déclin à long terme, de nouveaux risques comportementaux et sanitaires sont en hausse", peut-on lire dans une autre étude sanitaire européenne parue le 20 mai.
On ne parle pas ici de report, les jeunes ne développent pas ces tendances addictives puisqu'ils auraient arrêté de fumer. Mais de nouvelles pratiques apparaissent ou se popularisent.
"L'usage non-médical de médicaments est une préoccupation croissante, avec une consommation au cours de la vie atteignant désormais 14%", avance par exemple cette étude. Ils se procurent, par exemple, des tranquillisants et sédatifs et s'en servent "à mauvais escient". Autres sources d'inquiétudes: utilisations des réseaux sociaux, jeux vidéo, jeux d'argent, paris sportifs... Des troubles plus modernes.