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Société

Salle de shoot: un an après sa création à Paris, le quartier toujours sous tension

Un an après son ouverture, la salle de shoot installée à Paris présente un bilan mitigé. Si cette salle a permis d'encadrer la consommation de certains toxicomanes, elle n'a pas permis de mettre fin à la consommation de drogues dans l'espace public, ni de répondre aux préoccupations des riverains.

Le 11 octobre 2016, la première salle de shoot en France était inaugurée à Paris. Cette "salle de consommation à moindre risques" installée dans un bâtiment de l'hôpital Lariboisière dans le 10e arrondissement voit le jour en dépit d'une forte opposition des riverains. Un an plus tard, elle accueille chaque jour 190 passages de toxicomanes.

Le but de la salle est de leur offrir de bonnes conditions sanitaires et de créer du lien avec des consultations sociales et médicales. Sur place médecins, infirmiers, éducateurs, assistants sociaux sont présents pour assurer un accompagnement. Au total, depuis son ouverture la salle de shoot a enregistré 53.000 consommations. 

"C'est 53.000 consommations qui n'ont pas eu lieu dehors, qui ne sont pas ne se sont pas passées en bas de chez les gens qui habitent dans le quartier", souligne Thomas Dusouchet, directeur adjoint de l'association Gaïa, qui gère les lieux. 

La consommation continue dans la rue

Mais du côté des riverains, cette première année n'a pas suffi à les convaincre. Sur les réseaux sociaux, certains relaient photos ou vidéos montrant des toxicomanes en train de consommer sous leurs fenêtres et la présence de seringues usagées dans la rue.

Pierre Coulogner, membre d'une association d'habitants de la gare de l'Est et du Nord sait que la salle ne fermera pas. Il reconnaît d'ailleurs son utilité mais plaide pour un déménagement de la salle de shoot, dans un lieu éloigné des habitations. 

"Il y a certainement des espaces en périphérie, je ne dis pas hors de Paris, où vraiment la salle de consommation à moindre risques est tout à fait installable", estime ce riverain.

Depuis l'ouverture de la salle parisienne, un autre dispositif similaire à vu le jour à Strasbourg. D'autres villes comme Bordeaux réfléchissent aussi à mettre en place une salle de consommation à moindre risques.
Carole Blanchard