"Sale arabe", "racaille": le journaliste Mohamed Bouhafsi victime de messages racistes

Mohamed Bouhafsi lors d'une session photo à Paris, le 23 juillet 2021 - JOEL SAGET © 2019 AFP
Mohamed Bouhafsi assailli de commentaires racistes. Mardi 25 juin, le journaliste de C à vous sur France 5 et France Télévisions a relayé les messages haineux dont il est victime sur Internet en les publiant dans sa propre story Instagram.
Des insultes visant ses origines, qu'il dénonce en plein contexte de tension politique quelques jours avant le premier tour des législatives anticipées.
"Les maghrébins et africains ne vont jamais s'intégrer chez nous", "Bientôt c'est la fin de la France pour les b*******es comme toi!", "sale arabe", "racaille", a montré le journaliste.
"On peut revenir à l'ancien Instagram?", ironise-t-il en commentaire. "C'était bien non?"

"La parole raciste se libère"
Ce témoignage du journaliste de 32 ans intervient dans la foulée de celui de Karim Rissouli, autre journaliste de France Télévisions à la tête de l'émission C ce soir. Le même jour, il a révélé avoir reçu à son domicile une lettre manuscrite à la teneur similaire.
"La seule et unique raison du vote RN, c'est que le peuple français historique en a plein le c** de tous ces b***** (insulte raciste anti-arabe, NDLR), le reste c'est du bla-bla", pouvait-on notamment y lire.
Karim Rissouli s'est confié à Brut au sujet de ce courrier, révélant recevoir menaces et insultes sur les réseaux sociaux. Alertant sur le risque que "la parole raciste se libère", il a ajouté:
"Quels que soient les partis politiques pour lesquels on vote aujourd'hui, il faut que l'on se souvienne collectivement - que l'on soit journalistes, que l'on soit politiques - que le racisme n'est pas une opinon mais un délit. Et les choses qu'on dit dans le débat public ont parfois des conséquences, qui peuvent être des conséquences graves."
Climat politique tendu
Les élections européennes du 9 juin se sont conclues sur une victoire de la liste Rassemblement national menée par Jordan Bardella, qui a remporté 31,47% des suffrages. Un résultat face auquel Emmanuel Macron a dissous l'Assemblée nationale, donnant lieu à des élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochain. En réaction, les partis de gauche se sont alliés sous la bannière Nouveau Front populaire.