Racisme: Internet, le grand défouloir

L'anonymat sur Internet offre un espace privilégié pour se défouler - -
Affaire Léonarda, immigration, "mariage pour tous"... sur Internet, nombreux sont ceux, sous couvert d'anonymat le plus souvent, qui se laissent aller à des commentaires racistes ou encore homophobes. Comment empêcher ces dérapages?
"Les pires pulsions"
Premiers concernés par les avalanches de propos condamnables par la loi, les réseaux sociaux, mais aussi les sites d’informations qui proposent aux internautes de poster leur avis. Dès que l’article ou le sujet de discussion est sensible, le débat dérape, facilité par l’anonymat des participants.
"Si aujourd’hui, on a un tel développement de propos inacceptables, sur le racisme ou sur d’autres sujets, c’est qu’Internet est pour l’instant une sorte de Far West", estime Malek Boutih, député PS de l’Essonne, au micro de BFMTV. Selon lui, cet anonymat donne la possibilité à l'internaute de s'abandonner aux "pires pulsions qui existent".
45.000 euros d'amende
Pourtant l’anonymat ne permet pas d’échapper à la loi. Pour des propos racistes même postés sur Internet, la peine va jusqu’à 45.000 euros d’amende et un an de prison, le délai de prescription étant d’un an. Et trois mois seulement pour diffamation ou injure, lorsque les propos visent une personne en particulier.
Vient ensuite le rôle des hébergeurs, ces serveurs qui abritent les sites Internet. Tous les jours, des juristes sont sollicités pour tenter de faire retirer les messages désobligeants. Alain Bensoussan, avocat spécialiste des droits Internet, en explique la démarche:
"D'une part, on essaye d’obtenir de l’hébergeur le retrait des éléments, que l'on l’obtient assez facilement devant les juges des requêtes, et d’autre part, on l'oblige à nous donner l’ensemble des références de la personne, qui se trouve derrière l’adresse IP (adresse numérique de l’ordinateur, ndlr)".
Autre point bon à savoir: tout propos haineux, raciste ou homophobe peut être signalé sur le site du ministère de l’Intérieur.