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Société

Quatre étudiants soupçonnés de bizutage mis en examen

Un étudiant de l'Edhec s'est défenestré en septembre 2013 après une soirée étudiante à Lille (Photo d'illustration).

Un étudiant de l'Edhec s'est défenestré en septembre 2013 après une soirée étudiante à Lille (Photo d'illustration). - François Lo Presti - AFP

Quatre étudiants d'une école de commerce roubaisienne ont été mis en examen pour un bizutage qui se serait mal passé en septembre 2013. Un jeune homme avait été retrouvé gisant au pied d'un immeuble à Lille après une soirée étudiante.

Quatre étudiants de l'École des hautes études commerciales (Edhec) de Roubaix ont été mis en examen, soupçonnés d'avoir participé au bizutage d'un étudiant en octobre 2013, lors duquel ce dernier s'est gravement blessé. Ils auraient été mis en examen le 15 juillet dernier pour bizutage, confirmant une information du quotidien Aujourd'hui en France.

Le bizutage, "c'est la qualification qui a été retenue mais elle est contestée devant la cour d'appel de Douai, puisque j'ai déposé une requête en nullité", a prévenu Me Eddy Arneton, l'avocat d'un des étudiants mis en examen. Il "conteste" surtout le statut de partie civile de l'Edhec dans ce dossier, qui n'a selon lui "aucun sens" : "Je considère qu'on ne peut pas qualifier les faits de bizutage, mais dès lors qu'on rentre dans cette qualification-là, je ne vois pas pourquoi on laisserait une partie en dehors du champ de ces qualifications".

La soirée d'intégration a mal tourné

Dans la nuit du 17 au 18 octobre, lors d'une "soirée d'intégration" de l'association Course-croisière Edhec, qui organise chaque année une prestigieuse course de voile, un jeune homme de 20 ans et huit autres étudiants de première année avaient été bizutés.

En état d'ivresse avancé, et incapable de suivre les autres étudiants dans la boîte de nuit où se poursuivait la soirée, le jeune homme était resté sur place. Il s'était endormi sous la surveillance d'un autre élève avant d'être trouvé aux alentours de 4H30 du matin, gisant dans la cour de la maison. Il avait alors été immédiatement transporté à l'hôpital. La victime serait vraisemblablement tombée d'une fenêtre situé à plusieurs mètres du sol, entraînant un trauma crânien et de multiples fractures.

L'école se refuse à parler de bizutage

Si elle a sanctionné six étudiants dans cette affaire, prononçant notamment deux exclusions définitives avec sursis probatoire à l'encontre d'étudiants de deuxième année, l'école s'est toujours refusée cependant à parler de bizutage, évoquant des "comportements répréhensibles au regard du règlement intérieur de l'école". Elle affirme que "tous les étudiants présents, nouveaux et anciens, ont absolument démenti toute obligation à boire pendant la soirée, et tout acte d'humiliation ou dégradant".

Depuis l'affaire, "une réforme complète du mode de fonctionnement des associations a été décidée", s'est défendue l'Edhec, assurant qu'"un meilleur encadrement, et une meilleure pratique de recrutement des adhérents aux associations" étaient désormais en vigueur.

"On apprend aux associations à choisir leurs membres dans le respect, en se basant sur la compétence des candidats et pas sur des pratiques d'un autre âge", a ajouté l'école de management, qui compte 50 associations. Selon La Voix du Nord, un nouveau président à été élu à la tête de l'association Course-croisière. Tout comme l'Edhec, l'étudiant victime s'est également constitué partie civile dans cette affaire.

A. Dt. avec AFP