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Société

PSA : Aulnay menacé, l’Etat pourrait se mobiliser

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Le groupe automobile PSA Peugeot Citroën présente ce jeudi des mesures concernant l'avenir de ses sites industriels, en particulier celui d’Aulnay-sous-bois. « On n'a que ça pour vivre », avancent les syndicats. Une fermeture du site serait « un choc pour la nation », explique Arnaud Montebourg.

Réunion au sommet ce jeudi matin chez PSA. Au cœur des discussions : l’avenir de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois. L'avenir du site est menacé depuis l'été dernier. Une fermeture serait un véritable coup de tonnerre dans l'industrie automobile hexagonale, où la dernière fermeture de site - Renault Billancourt - remonte à vingt ans. Le premier constructeur automobile français souffre depuis l'été dernier d'une chute de ses ventes en Europe, notamment du Sud. Après une perte opérationnelle courante de 92 millions d'euros, les analystes s'attendent à ce que l'exercice 2012 se solde par des pertes bien plus lourdes encore.

« Un choc pour la nation »

Au-delà des pertes financière que subit PSA en Europe, l’annonce de la fermeture d’Aulnay signifie aussi des pertes d’emploi en France - jusqu'à 10.000 cette année, selon des estimations des syndicats. Et mercredi, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a dit craindre que les annonces de restructuration, attendues aujourd'hui chez PSA Peugeot Citroën, constituent « un choc pour la nation ». « Le gouvernement, à partir des annonces de PSA, se positionnera utilement de manière à ce que la nation se rassemble autour du problème de l'automobile », a déclaré hier Arnaud Montebourg, en annonçant également la nomination d’un expert dans ce dossier « qui aura pour mission de vérifier les allégations de la direction de Peugeot sur la réalité des difficultés économiques que connaît cette entreprise ».

Les sites de Rennes et Sevelnord menacés

En plus de la fermeture d'Aulnay-sous-Bois, plusieurs autres sites pourraient subir des coupes dans les effectifs, notamment Rennes (Ile-et-Vilaine) depuis que l'alliance avec General Motors est susceptible de modifier les ambitions de PSA sur le segment des grandes routières, et Sevelnord (Nord), où après le départ de Fiat fin 2016, l'avenir du site dépendra de l'attribution d'un nouvel utilitaire.

« On n’a que ça pour vivre »

Mohammed Khenniche est délégué SUD de PSA-Aulnay. Il souhaite vivement une aide de l’Etat pour sauver le site d’Aulnay : « Je suis pour que l’Etat aide PSA. On n’a que ça pour vivre. On a besoin de nos emplois et on a besoin de continuer à lutter pour les garder. L’aide de l‘Etat peut nous aider à garder nos emplois. L’Etat l’a fait pour sauver les banques, pourquoi ne pas le faire pour les emplois industriels en France y compris le site d’Aulnay ».

« Les actionnaires doivent prendre les décision stratégiques »

Stéphane Brousse est président du Medef en région PACA, il est contre un soutien de l’Etat dans le dossier PSA, et dans les entreprises privées en général : « Il faut laisser la responsabilité de la gestion des entreprises aux représentants des actionnaires qui en sont les propriétaires et qui doivent prendre les grandes décisions stratégiques. C’est à eux de décider s’ils ouvrent un site, s’ils ferment un site, s’ils font de l’innovation ou de l’exportation. C’est une décision managériale, en aucun cas une décision de l’Etat ».

La Rédaction avec B. Smadja et A. Serres