Père retranché sur une grue : Taubira reçoit les associations ce lundi

Le père de famille est réfugié depuis vendredi en haut d'une grue. - -
Cela faisait trois jours qu’il demandait à être entendu. Le père divorcé, retranché depuis vendredi dans une grue à Nantes pour réclamer le rétablissement de son droit de visite sur son fils, a annoncé lundi qu'il allait descendre. « Je vais descendre après la réunion de Mme Taubira avec les associations » de défense des droits des pères, a affirmé Serge Charnay, 42 ans, « sauf si vraiment il y avait des imprévus pour d'autres raisons ». Serge Charnay a affirmé « qu'on attendra les propositions » et que si elles « sont favorables, il se pourrait que je n'ai d'autre choix que de descendre ».
Et les requêtes sont précises : « J'espère que Mme Taubira nous fera des propositions honnêtes », comme « l'égalité des hommes face aux femmes dans le cadre du droit de visite » et la résidence alternée. « Il faut savoir que depuis plus de 10 ans des lois incitent les magistrats à privilégier la résidence alternée mais ces lois ne sont pas respectées », a-t-il expliqué. « Aujourd'hui, on voudrait que la résidence alternée soit décidée par défaut, c'est-à-dire que la proposition de base est la résidence alternée », a-t-il ajouté en précisant que si le magistrat choisit une autre solution, il doit expliquer pourquoi.
La réunion entre Christiane Taubira et les associations, dont SOS Papa, doit se tenir ce lundi à 15h, alors que le geste de ce père a relancé le débat sur la garde des enfants et le droit des pères en cas de séparation.
« Je ne regrette absolument pas »
« Je vais revenir dans un processus normal », a également assuré Serge Charnay, après une troisième nuit passée dans une grue située dans le secteur des anciens chantiers navals de la ville. Il a indiqué qu'il souhaitait « prendre contact » avec son avocat, « étudier les propositions de logement et aussi juridiques qui m'ont été faites », tout en soulignant qu'il se méfiait du fonctionnement de l'institution judiciaire. Les policiers « m'ont monté de l'eau à boire hier et je vais tester leurs intentions en leur demandant à manger aujourd'hui », a-t-il affirmé. « Je ne regrette absolument pas » d'avoir emmené mon fils « l'année dernière deux mois en Ardèche, car sinon je ne l'aurais pas vu », a-t-il encore expliqué.
Dans un communiqué adressé à l'AFP, révélant une série d'éléments graves attribués au père, l'avocate de la mère de l'enfant, né en 2006, avait fait état de deux soustractions d'enfant - l'une de 15 jours en 2010 et une seconde de deux mois et demi en 2011 -, ainsi que de propos menaçants de Serge Charnay à l'égard de la mère de son fils. Selon elle, à la suite de ces soustractions, « la cour d'appel de Rennes a suspendu le droit d'accueil du père ».
Le préfet de Loire-Atlantique, Christian Galliard de Lavernée, avait également renouvelé dimanche la proposition des autorités permettant au père de déposer lundi matin « une requête expresse au tribunal pour réexaminer sa situation ». « Un avocat sera à sa disposition au tribunal », avait assuré le préfet.