Paris: la gestion difficile de l’accueil des sans-abri par les médecins urgentistes

Chaque soir, ils sont plusieurs dizaines à se réfugier dans les couloirs et les salles d'attente des hôpitaux des hôpitaux parisiens. Sans-abri ou précaires, ils n'ont pas trouvé de place dans des foyers d'accueil et viennent chercher un peu de chaleur aux urgences. L'APHP tente tant bien que mal de gérer cet accueil.
"Notre objectif est évidemment d'accueillir avec humanité toutes les personnes qui se présentent mais que ces personnes ne se sédentarisent pas dans un lieu qui n'est pas adapté pour faire de l'hébergement mais qui est adapté à faire du soin", explique Jérôme Antonini, chef de cabinet de la direction générale de l'APHP.
Ces dernières semaines, plusieurs médecins ont toutefois poussé un coup de gueule sur les réseaux sociaux, face à une situation de plus en plus difficile à gérer. Ils estiment pâtir du manque de places d'hébergement d'urgence.
"Dès qu'il fait moins froid, il faut les pousser dehors"
Pour les syndicats de soignants, la position officielle est bien éloignée de la réalité des faits. "C'est très ambiguë, on ne nous demandera jamais de les renvoyer dehors, on mais on nous dit dès qu'il fait moins froid, il faut les pousser quand même dehors, il faut appelez le 115, débrouillez-vous", souligne Christophe Prudhomme, médecin urgentiste et syndiqué CGT APHP.
"C'est un langage très policé, très alambiqué. Mais grosso modo, les consignes de la direction c'est de ne pas s'en occuper ou de s'en occuper à minima, ce qui au niveau des valeurs des soignants n'est pas acceptable", ajoute-t-il encore.
Dans certaines salles d'attente des urgences à Lariboisière, certains médecins ont ainsi noté la présence de vigiles pour éviter l'installation de sans-abri.