Mode: la chemise célébrée chez viktor & rolf, chapurin graphique

Au cinquième jour des défilés de prêt-à-porter de l'été 2011, le duo néerlandais Viktor & Rolf a présenté, avec sa patte toujours théâtrale, d'infinies variations autour de la chemise d'homme. /Photo prise le 2 octobre 2010/REUTERS/Pascal Rossignol - -
par Pascale Denis et Marine Pennetier
PARIS (Reuters) - Le duo néerlandais Viktor & Rolf a livré samedi une collection sophistiquée, brodant sur le thème de la chemise masculine, tandis que le russe Igor Chapurin a rendu hommage au constructivisme.
Au cinquième jour des défilés de prêt-à-porter de l'été 2011, Viktor Horsting et Rolf Snoeren ont présenté, avec leur patte toujours théâtrale, d'infinies variations autour de la chemise d'homme.
Portée sur des pantalons cigarette, souvent blancs, ciels ou verts, ou sur de micro-shorts blancs, elle peut apparaître dans une soie légère à rayures tendres, roses ou bleues, ou dans une popeline de coton, taillée façon redingote.
Elle peut aussi venir adoucir un legging rayé noir et beige.
Chic et ultra-sobre, elle tombe à l'arrière en longs pans de soie blanche, tandis que l'avant, court, révèle une taille menue et largement ceinturée.
Plus travaillée, elle s'orne d'épaulettes dignes des Medicis, avec ou sans manches, dans une gaze sur laquelle flamboient des rubans de soie effilochés, bleu ou rose, un thème repris sur des robes courtes aux manches bouffantes.
Autour du cou et des manches, de larges revers blancs et rigides viennent ponctuer des modèles de blouses, dans un esprit très "mousquetaire".
Ceintures et chaussures à hauts et larges talons, vert perroquet ou rouge vif, viennent aciduler une sobre palette.
Une série de robes courtes, vert ou noir, bouffantes aux épaules comme aux hanches, ont la taille gracieusement gainée d'un large bandeau de maille noire.
Pour le soir, sur des chaussures aux motifs de zèbre, une ravissante robe courte de soie blanche est enroulée dans une bande de soie noire pailletée. Une autre, noire, aux manches brodées, se plisse en drapé sur la taille.
Loin des mises en scènes compliquées, les créateurs de 41 ans livrent ici une collection assagie et sophistiquée.
Hormis une hallucinante mariée aux allures mi-futuristes mi-mousquetaire, qui vient théâtralement clore un défilé très applaudi.
La société est contrôlée par Only The Brave, maison mère de Diesel, qui détient aussi la majorité du capital de Maison Martin Margiela.
CHAPURIN ET LE CONSTRUCTIVISME
Igor Chapurin rend pour sa part hommage au constructivisme russe en signant des silhouettes assurées et sculpturales.
Le styliste moscovite a dévoilé sa collection dans l'atmosphère intimiste du couvent des Cordeliers, au coeur du quartier latin.
Chaussées de stilettos satinés, ses femmes portent des manteaux et des robes aux épaules rondes délicatement boutonnées dans le dos. Des surpiqûres soignées ton sur ton forment des nervures et structurent la silhouette en douceur.
Des empiècements de couleur vive surgissent sur des robes soyeuses coupées court.
Un modèle déambule dans une robe à col rond enrichie de deux pièces orangées dans l'esprit constructiviste. Les carrés colorés se multiplient à l'envi sur des robes monochromes soulignées à la taille par une ligne ceinturée.
Les robes bustiers en taffetas fushia ou jaune moutarde se conjuguent avec de somptueuses ceintures de soie donnant une touche de sobriété chic à la silhouette.
Chapurin livre un vestiaire à la géométrie sensuelle faite de pliages géométriques qui dessinent le dos et le devant des silhouettes.
Le soir, des paillettes vintage s'invitent par petites touches, courant le long de la cuisse ou soulignant la courbe d'une épaule, avant d'envahir un top et d'illuminer une courte jupe beige légèrement bouffante.
Edité par Gilles Trequesser