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Minute : Taubira « encaisse » ces propos « d’une extrême violence »

Christiane Taubira, ministre de la Justice.

Christiane Taubira, ministre de la Justice. - -

Invitée mercredi du 20h de France 2, la ministre de la Justice a dénoncé ces propos « d'une extrême violence », qui « dénient » son « appartenance à l'espèce humaine ».

A l’entendre parler sur France 2 mercredi soir, on comprend qu’elle en a vu d’autres Christiane Taubira. La ministre de la Justice s’est en effet exprimée après la une du magazine Minute dans les kiosques depuis mercredi matin. Une couverture de magazine à consonance raciste qui fait référence à des insultes proférées à l’égard de la ministre par une jeune demoiselle de 12 ans fin octobre à Angers. Sur France 2, mercredi soir face à David Pujadas, Christiane Taubira a tenu à apparaître forte et digne face à ces insultes. « Il faut reconnaitre que ce sont des propos d’une extrême violence parce qu’ils prétendent m’exclure de la famille humaine, a lancé la ministre de la Justice. Ce sont des propos qui dénient mon appartenance à l’espèce humaine », a-t-elle encore regretté, insistant pourtant sur le fait qu’elle « encaisse le choc ». Si Christiane Taubira dit encaisser ce genre de propos elle les regrette et les trouve violents « pour ses enfants et son entourage ». Mais aussi pour « ceux qui me ressemblent. Ça l’est pour ceux qui ont une différence. Mais ça l’est aussi pour ceux qui ressemblent à ceux qui les profèrent. Parce qu’on peut leur ressembler physiquement, sans toutefois avoir la même éthique, le même idéal ».

La parole raciste se désinhibe, « c'est incontestable »

Sur France 2 mercredi soir la Garde des Sceaux en a aussi profité pour dénoncer et pointer du doigt la désinhibition des propos racistes. C’est « incontestable », a indiqué Christiane Taubira qui a appelé à « faire face » et à « faire front ». « Nous nous sommes un peu habitués à ces débordements. Je ne suis pas en train de parler des Français. Je suis en train de dire qu’il y a des personnes qui ont prononcé des paroles et que ces paroles qui n’ont pas donné lieu à des réactions et ont laissé d’autres croirent qu’ils pouvaient se désinhiber. Je connais bien ces parenthèses honteuses de voix qui s’élèvent et qui prétendent être les voix de la France, mais je sais bien comment le soubassement, comment le socle, comment ce qui est constant, permanent, éternel en France, comment tout cela s’est construit dans la fraternité ».

Tous unis contre Minute

Au Parlement, à la sortie du Conseil des ministres, sur Twitter ou dans les médias, hommes politiques de tous bords, militants antiracistes et anonymes ont apporté leur soutien à la garde des Sceaux. Le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour « injure publique à caractère racial » contre Minute (qui titre « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane »). Le journal lui, s'est défendu de tout racisme. « Cette Une est de mauvais goût mais c'est de la satire, et ce n'est pas un délit en France », a déclaré son directeur de publication Jean-Marie Molitor. « Cette hystérie collective me dépasse, mais c'est une jolie publicité », a-t-il ajouté.

|||>> Faut-il retirer Minute des kiosques ?

La rédaction