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Malgré les interdictions, les "convois de la liberté" roulent en direction de Paris et Bruxelles

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Pour l'heure, bon nombre de participants restent dans l'expectative quant à leurs actions une fois Paris atteint.

Le chemin jusqu'à Paris se poursuit. Partis en "convois" sur les routes de France, quelques milliers d'opposants au pass vaccinal veulent rallier vendredi soir les abords de la capitale, malgré l'interdiction de la préfecture, laissant planer le doute sur leurs intentions pour la suite.

Auprès de BFMTV, bon nombre de conducteurs s'étonnent de cette interdiction, qui émane de la préfecture de police de Paris. "Ils ne pourront pas refuser tout le monde, c’est impossible", martèle l'une d'entre eux, tandis qu'une seconde ajoute, "qu’on ne nous empêche pas de circuler quand même, c’est une liberté fondamentale."

"On va se débrouiller. Mais on va y aller, on est déterminés de toute façon, mais sans agressivité (...) On est ensemble, c'est magnifique! ", a commenté à l'AFP sous les klaxons et les drapeaux français au vent, Olivier un participant breton au moment de s'élancer depuis Brest au volant de sa voiture.

"Task force mise en place"

C'est mercredi, que ces premiers "convois de la liberté" français, inspirés de la contestation née au Canada, sont partis en voiture, camping-car ou covoiturage de Nice, Bayonne ou encore de Perpignan.

Le mouvement, initié depuis une semaine sur les réseaux sociaux se présente comme "l'étape d'après" les manifestations de rue anti-gouvernementales, des "gilets jaunes" et plus récemment des opposants au pass sanitaire, selon les organisateurs.

"Si les gens veulent manifester normalement, ils pourront le faire. S'ils veulent bloquer la circulation, on interviendra", a averti jeudi soir le ministre de l'Intérieur Gerald Darmanin sur LCI. "Ce n'est pas la chienlit, la République française", a lancé ce dernier.

Parmi les moyens de riposte, un "dispositif spécifique", notamment composé de "task forces" et d'engins d'enlèvement doit être mis en place "pour empêcher les blocages d'axes routiers, verbaliser et interpeller les contrevenants", qui encourent six mois de prison et 7500 euros d'amende", a insisté la préfecture.

Certains vont ensuite tenter de rallier Bruxelles pour une "convergence européenne" prévue le lundi 14 février. Les autorités belges ont toutefois décidé de leur interdire l'accès de la capitale, faute d'en avoir fait la demande.

Objectif Bruxelles

Dans l'esprit de convivialité et de lien social qui avait marqué le début du mouvement des "gilets jaunes" autour des ronds-points en 2018, plusieurs convois ont passé la nuit dans des haltes ou chez des particuliers ayant ouvert leur logement ou parking.

"Ces premiers départs donnent beaucoup d'espoir, ça remplit le coeur et c'est l'objectif de ce mouvement: mettre en place une chaîne de solidarité active, de l'hébergement aux paniers repas", a commenté auprès de l'AFP, l'un des initiateurs du mouvement, sous le pseudo de Rémi Monde.

Au premier plan des revendications des participants, "le retrait (...) du pass et de toutes les mesures de contrainte ou de pression liées à la vaccination", en plus de mesures sur le pouvoir d'achat ou le coût de l'énergie. "Nous avons manifesté, et nous pouvons continuer mais nous voyons que ça ne mène qu'à la confrontation, à la répression et à la violence", a expliqué à l'AFP l'initiateur.

"Nous voulons essayer autre chose, et voir quelle sera la réponse du gouvernement face à des gens pacifistes et joyeux".

Plusieurs candidats à la présidentielle ont apporté leur soutien à ce mouvement, dont Marine Le Pen, Éric Zemmour ou encore le parti de gauche radicale La France insoumise (LFI) qui a "encouragé" ses militants qui le souhaitent à se joindre à ce mouvement.

Le chef de file des Patriotes Florian Philippot organise de son côté vendredi après-midi à Paris un rassemblement de soutien logistique au "convois de la liberté", place Denfert-Rochereau.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV