Le service civique, trois ans de succès

Le service civique est rémunéré comme un stage, une somme parfois insuffisante pour certains jeunes pourtant motivés. - -
Le service civique a trois ans, et il se porte bien. Depuis sa création en 2010, 42 000 jeunes ont fait leur service civique et selon un sondage TNS Sofres, 9 sur 10 (89%) se disent satisfaits de leur mission. Accessibles aux jeunes de 16 à 25 ans sur la base du volontariat, les contrats peuvent durer de six à douze mois. Seules les associations, mairies et entreprises d'utilité publique où but non lucratif peuvent disposer d'un agrément et la plupart des missions se déroulent en France, même s’il existe des possibilités dans 70 pays.
« Ça m’a permis de savoir si j’étais capable »
Du côté des jeunes engagés, c'est l'opportunité d'acquérir une expérience professionnelle. Pour 62% des sondés, le service était une première expérience qui leur a servi auprès des employeurs. C’est le cas, par exemple, de Laurine, 24 ans, qui a décidé de devenir secouriste après un service civique. « A mon âge, je ne pensais pas pouvoir, mais en fait, ça m’a permis de savoir si j’étais capable ou pas d’être vraiment dans les camions de secours auprès des victimes », témoigne-t-elle sur RMC. Pour l’un des tuteurs auprès des jeunes engagés à la Croix rouge, Loïc, c’est justement ce travail de terrain qui est primordial : « On a des formations aux premiers secours, c’est vraiment donner quelque chose de concret à ces jeunes qui viennent faire le service civique ».
« C’est ma mère qui subvenait à mes besoins »
En revanche, les jeunes ne sont pas payés. Comme les stagiaires, ils sont indemnisés de 570 euros par mois, dont 100 euros seulement sont à la charge des organismes, le reste étant payé par l'Etat. Un jeune présent 24h par semaine et qui ne coûte que 100 euros par mois est donc une véritable aubaine pour les employeurs, mais pas toujours un bon plan pour ceux qui s’y engagent. Simon, qui a passé six mois dans une association, a adoré mais doit bien reconnaître qu’il a eu du mal à se financer. « C’est ma mère qui subvenait à mes besoins. Si on payait un loyer, on n’avait plus que 40 euros pour manger des pâtes pendant un mois. Donc le service civique, c’est bien, mais après c’est bien pour les gens qui ont les moyens ». Malgré cette difficulté, le service civique est victime de son succès : cette année ils sont plus de 180 000 à s’être inscrits pour seulement 30 000 missions disponibles.
« L’équivalent d’un stage un peu long »
Perrine est en mission depuis six mois et termine au mois d'août à la mission Roms du Secours catholique. « C’est à peu près l’équivalent d’un stage en un peu plus long », juge la jeune femme. « Moi, c’était plus un choix à la fin de mes études, car j’avais peu d’expérience. Je n’avais fait qu’un stage qui était vraiment insuffisant par rapport à toutes les offres d’emploi que j’avais vu dans le milieu. Donc je me suis dit j’accepte pendant un an d’être mal payée, parce que c’est quelque chose qui me plait et pour lequel j’ai beaucoup d’intérêt. On accompagne des bénévoles de la mission Rom, ça va plus être de la médiation, faire le lien entre les familles, les institutions, les personnes qu’elles sont amenées à rencontrer et qui vont avoir des préjugés ». Cette année, les jeunes du service civique participeront au défilé du 14 juillet a annoncé dimanche Martin Hirsch, président de l’Agence du service civique.