Le droit au suicide n'est pas absolu, dit la Cour de Strasbourg

Un Suisse qui se plaignait de ne pouvoir obtenir dans son pays la substance médicamenteuse avec laquelle il entendait mettre fin à ses jours a été débouté jeudi par la Cour européenne des droits de l'homme. /Photo prise le 11 janvier 2011/REUTERS/Vincent - -
STRASBOURG (Reuters) - Un Suisse qui se plaignait de ne pouvoir obtenir dans son pays la substance médicamenteuse avec laquelle il entendait mettre fin à ses jours a été débouté jeudi par la Cour européenne des droits de l'homme.
La juridiction du Conseil de l'Europe reconnaît que "le droit d'un individu de décider de quelle manière et à quel moment sa vie doit prendre fin" fait partie du droit au respect de la vie privée.
Elle estime en revanche que la "droit à la vie", également consacré par la Convention européenne des droits de l'homme, "oblige les Etats à mettre en place une procédure propre à assurer qu'une décision de mettre fin à sa vie corresponde bien à la libre volonté de l'intéressé".
Le fait de soumettre la délivrance de certains médicaments potentiellement mortels à une expertise médicale répond à cette exigence, ajoute-t-elle.
Le requérant, un habitant du canton de Soleure âgé de 57 ans, souffre de psychose maniaco-dépressive. Il a effectué plusieurs séjours dans des cliniques psychiatriques et a tenté à deux reprises de se suicider.
Il est devenu membre, en 2004, de Dignitas, une association qui propose une assistance au suicide, et a cherché, par son intermédiaire, à obtenir la substance pour mettre fin à ses jours.
Ses démarches tant auprès de l'Office fédéral de la santé publique qu'en s'adressant à des psychiatres sont restées vaines. L'assistance au suicide n'est répréhensible, en Suisse, que si elle obéit à un "mobile égoïste".
Gilbert Reilhac, édité par Gilles Trequesser