BFMTV
Société

La France touchée par un nouvel épisode de pollution favorisé par un nuage de sable du Sahara

placeholder video
Les particules transportées depuis le Maghreb se mélangent et accentuent la pollution déjà présente, et qui est due à l'activité humaine.

Il s'agit du troisième phénomène de ce type en l'espace d'un mois. En ce début mars, la France est de nouveau touchée par le survol d'un nuage de sable en provenance du Sahara, transporté par les vents du Sud jusque sur le continent européen. Si ce sable offre de spectaculaires paysages, en particulier en montagne où les sommets prennent une teinte jaunie, la multiplication du phénomène interpelle les experts en météorologie.

"C’est assez rare au-dessus de la France parce que c’est du sable qui vient du Sahara, il faut des conditions météorologiques bien particulières pour cela, des courants d’air chaud qui viennent du Sud et qui arrivent jusque chez nous. Ça fait quand même une bonne distance, ce n’est pas très courant, il y en a peut-être un par an et encore, du moins qui soit vraiment visible", explique à BFMTV Nicolas Roulier, responsable du ballon Generali en charge du contrôle de la qualité de l'air à Paris.

"C'est pour ça qu'elle est dangereuse"

Le nuage est en outre à l'origine d'importants désagréments. En cette période de fin d'hiver, la qualité de l'air tend à se dégrader en raison de l'utilisation massive de chauffages, mais aussi de la circulation et de l'industrie. Or, le sable venu du Sahara semble aggraver cette situation.

"Ces nuages de poussière vont déclencher localement des pics de pollution puisque ce sont des poussières, des particules dans l’air. Evidemment les voitures, les transports, les activités agricoles puis les feux de cheminées, le chauffage, tout ça se mélange et la poussière du Sahara va accélérer, accroître cette pollution, c’est pour ça qu’elle est dangereuse", souligne auprès de notre antenne Olivier Blond, directeur de l’association Respire.

Signe de la gravité de la situation, les autorités recommandent le port du masque FFP2 afin de se prémunir des particules polluantes, mais appelle également les personnes les plus fragiles et les plus jeunes à éviter toutes activités sportives d'ici la fin de cette semaine, date à laquelle le nuage devrait se dissiper.

Restrictions et limitations

En outre, la pollution atmosphérique actuelle, aggravée par le nuage de sable, a provoqué des décisions locales afin de protéger la population et de faire baisser les taux de particules fines. Le préfet de police de Paris a par exemple décidé la mise en place de la circulation différenciée en Ile-de-France à partir de mercredi et jusqu'à la fin de cet épisode de pollution.

La circulation différenciée sera mise en place "à l'intérieur du périmètre délimité par l'A86 (à l'exclusion de celle-ci)", indique la préfecture dans un communiqué. Dans ce périmètre, "seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'Air de classe 0, 1 et 2 seront autorisés à circuler" entre 5h30 et minuit. Les vitesses maximales seront également réduites de 20km/h, passant à 110, 90 ou 70km/h, selon les axes routiers.

Même topo dans le Nord du pays, où une alerte à la pollution de l'air aux particules fines a été déclenchée mardi dans le Nord, le Pas-de-Calais, l'Oise et la Somme, entraînant des limitations de vitesse sur les routes, a annoncé la préfecture.

Le niveau réglementaire de particules PM10 (d'un diamètre inférieur ou égal à 10 microns) "pourrait être dépassé aujourd'hui et demain. Par conséquent, le niveau d'alerte sur persistance est déclenché pour ces départements", explique le préfet de la zone de défense et de sécurité Nord dans un communiqué.

Depuis mardi 18h et pour toute la journée de mercredi, les limitations de vitesse sont abaissées dans ces départements de 20km/h sur tous les axes où les automobilistes peuvent habituellement circuler à 90km/h ou plus. Sur les axes où la vitesse est normalement limitée à 80km/h, elle est abaissée à 70 km/h.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV