Jihad: qui est Omar Omsen, soupçonné de recruter en France?

Omar Omsen, dans une vidéo de propagande islamiste non datée, postée sur le web. - Capture d'écran BFMTV
Il a créé sa propre série de petits films sur YouTube, baptisée "19 HH". Des vidéos de propagande islamiste dans lequel il prône la "hijra en terre de jihad", qui désigne l'émigration des musulmans, et loue la "charia", doctrine radicale de l'islamisme. Omar Omsen, Franco-Sénégalais de 37 ans, est aussi bien connu des milieux jihadistes français que des services de renseignement, qui le traquent depuis des années.
Il est soupçonné d'être à l'origine de l'enrôlement d'une famille entière ces jours derniers pour partir en Syrie. Onze membres, une grand-mère, son fils et ses deux filles, leurs trois conjoints convertis, et leurs quatre enfants. Un recrutement qui viendrait s'ajouter à une très longue liste de candidats, hommes et femmes, dans la région niçoise, approchés ou fascinés par Omar Omsen via Facebook et Youtube, ses "armes" de prédilection.
"Sa manière de parler vous absorbe"
Avant de devenir ce potentiel recruteur, Omar Omsen a grandi à Nice, dans le quartier sensible de l'Ariane. S'il fréquente la mosquée dès l'adolescence, il reste pourtant très loin de toute radicalisation. Un adolescent agité mais ordinaire, déjà très charismatique, se rappelle un ami d'enfance. "Il a toujours été quelqu'un de très imposant. On l'écoute. Sa manière de parler vous absorbe...", confie-t-il à BFMTV, sous le sceau de l'anonymat.
Esseulé en Turquie
Omar Omsen bascule assez rapidement dans la délinquance, et c'est en prison, où il a fait plusieurs passages, qu'il se serait radicalisé pour devenir prédicateur salafiste. A sa sortie en 2012, il part au Sénégal puis en Syrie, où il rejoint les rangs du groupe Al-Nosra, concurrent jihadiste du groupe Etat Islamique. Il se serait retrouvé à la tête d'une "katiba", un camp d'entraînement francophone, dans laquelle il aurait fait venir des dizaines de jeunes Français.
Très populaire dans les premiers temps, Omar Omsen a rapidement commencé à perdre de sa "superbe". Certaines de ses présumées recrues auraient déchanté de la situation sur le terrain, comme Yacine et Ayoub, 15 et 16 ans, deux Toulousains revenus en France deux semaines après leur départ, et mis en examen pour association de malfaiteurs. D'autres auraient été tués au combat, ou auraient préférer rejoindre le camp adverse du groupe Etat islamique, tandis que des "anciens" critiquaient son comportement. Las, le Front Al-Nosra aurait fini par le mépriser. Omar Omsen se terrerait aujourd'hui en Turquie, recherché activement par la justice française. Continuant tant bien que mal de tenter de diffuser ses vidéos de prédication... généralement censurées et retirées des sites web.