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Jeune tué à Sivens: l'enquête difficile des gendarmes

Des gendarmes et des manifestants dimanche soir, à Gaillac.

Des gendarmes et des manifestants dimanche soir, à Gaillac. - Pascal Pavani - AFP

VIDEO - Les enquêteurs ont effectué leurs premiers relevés techniques à la mi-journée sur le lieu où Rémi a été retrouvé mort.

La mort d'un jeune de 21 ans, Rémi, dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du projet de barrage de Sivens, a créé une onde de choc. Les manifestants considèrent les forces de l'ordre comme responsables de son décès, tandis que le procureur d'Albi, Claude Dérens, fustige les opposants, les accusant d'avoir généré les affrontements violents avec les gendarmes.

"Un 4x4 est venu et a fait demi-tour"

Les gendarmes n'ont effectué leurs premières constatations techniques que lundi à la mi-journée là où est Rémi est mort. Selon le procureur, la faute en incombe à "l'hostilité" des manifestants, qui ont empêché dimanche les gendarmes de faire leur travail.

Une version contredite par les opposants, rencontrés par BFMTV, qui ont effectivement circonscrit le périmètre où a eu lieu le décès, mais se disent prêts à collaborer. "Un 4x4 des gendarmes est venu dimanche, mais a fait demi-tour avant même qu'ils ne sortent de la voiture", confie l'un d'eux. 

Pas d'interpellation à Gaillac

Dimanche en début de soirée, la commune de Gaillac, proche du site de Sivens, a été assaillie par des casseurs. Vitrines cassées, drapeaux brûlés, panneaux de signalisation arrachés... Plus de 200 gendarmes ont été mobilisés pour éteindre le mouvement, mais selon nos informations, il n'y a eu aucune interpellation "afin de ne pas raviver les tensions", explique une source policière.

Un autre rassemblement est prévu en début d'après-midi, à 14 heures, devant la préfecture d'Albi.

que se passe-t-il à sivens?

Depuis le début du défrichement sur le site de 34 hectares, le 1er septembre, les opposants mènent toutes sortes d'opérations de guérilla militante pour tenter d'empêcher la destruction d'un réservoir de biodiversité. Pour eux, ce projet vise à satisfaire des besoins en irrigation surévalués et ne bénéficiera qu'à un faible nombre d'agriculteurs. Un rapport d'experts mandatés par le gouvernement leur donne en partie raison, jugeant le projet surdimensionné et son coût d'investissement (8,4 millions d'euros) trop élevé.

A. G. avec F. Pitrel et F. Regnault