"Je ne mange presque pas": l'inquiétude de la communauté juive face aux actes antisémites

Une attaque qui leur a glacé le sang, alors que le nombre d'actes antisémites flambe. Jeudi 19 octobre, la porte de l'appartement d'un couple d'octogénaires dont la confession juive était connue du voisinage, a vu la porte d'entrée de son appartement être incendiée par l'un de leurs voisins d'immeuble, dans le XXe arrondissement de Paris.
Le suspect, qui souffre de problèmes psychiatriques, a été momentanément placé en garde à vue.
"J'étais outrée. Mon voisin, il fait ça? Ce n’est pas possible! (...) Pour moi, c'est un attentat. L'antisémitisme, ce n’est pas possible", s'émeut l'une des deux victimes, rencontrée par BFMTV.
"Je tremblais de tous mes membres. Jusqu'à aujourd'hui, je ne mange presque pas, j'ai peur. Je me suis acheté une bombe lacrymogène pour me défendre", explique-t-elle.
Le couple d'octogénaires compte porter plainte et envisage de déménager de l'immeuble, qu'il décrivait jusqu'ici comme tranquille et dans lequel il vit depuis 23 ans.
Série massive d'actes antisémites
Cette attaque s'inscrit dans le contexte de recrudescence des actes antisémites depuis le début du conflit au Proche-Orient. Dans les dix jours qui ont suivi l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre, 327 actes antisémites ont été perpétrés en France contre 436 sur l'ensemble de l'année 2022.
Le 18 octobre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé que 183 interpellations ont été réalisées en lien avec des actes antisémites.
De même, la plateforme Pharos de la police judiciaire a reçu de 3.176 signalements en lien avec pour des propos antisémites ou des apologies du terrorisme. 281 ont par la suite été transmis par la justice.
Selon le ministère de l'Intérieur, ces actes prennent la forme de tags et inscriptions à teneur antisémite, de croix gammées, d'appels à l'Intifada qui s'apparentent dans de nombreux cas à des violences contre les juifs en France, ainsi que des propos et actes antisémites en ligne.