Inondations: l'appel à l'aide de Saint-Béat et de Fos

Ces deux petits villages pyrénéens, durement touchés par la crue centenaire de la Garonne, vont peut-être voir leurs campings fermer définitivement.

L'inquiétude règne à Saint-Béat et Fos (Haute-Garonne). Ces petits villages pyrénnéens de 400 et 250 âmes, déjà durement touchés par les crues de la Garonne en juin, vont peut-être voir leurs campings fermer définitivement pour des raisons de sécurité. Si cette décision est officialisée, il s'agirait d'une seconde catastrophe pour l'économie locale.

Tensions dans le village

Alain Bron tient un camping à Saint-Béat depuis 35 ans. Après les inondations, il a travaillé dur pour le remettre en état. "Le travail de sape et de fond a été fait. On est dans la capacité de rouvrir pour cet hiver", promet-t-il. Pourtant, le propriétaire ne rouvrira peut-être jamais. "Du jour au lendemain, on a pris une première vague. Et là, la seconde vague va nous tomber dessus. On ne s'en remettra pas."

En effet, les campings de Saint-Béat étant trop exposés au risque de crues, seraient bientôt sommés de fermer définitivement. En tous cas, c'est la rumeur qui circule dans le village depuis quelques jours.

"Les gens sont très tendus dans le village. Il y a une forte exaspération. Surtout chez les commerçants qui veulent savoir ce qu'il en est. C'est toute la revitalisation qui passe par là", explique le maire Hervé Perrefares.

La mort des commerces

Dans le village, les campeurs représentent jusqu'à 60% de la clientèle.

"Ils font travailler tous les commercants", affirme Carole, coiffeuse à Saint-Béat, si le camping vient à fermer "c'est la mort du village", assure-t-elle.

Mêmes inquiétude et incompréhension à Fos, un village voisin. "On y a cru jusqu'au passage du Tour de France. C'était magnifique, on avait tout caché, masqué... Je ne vois pas pourquoi aujourd'hui on veut tout abandonner, tout raser", se demande un autre commerçant.

Pour tenter d'empêcher cette possible décision, un collectif a vu le jour. Si elle est confirmée, ces habitants pourraient décider de couper la route menant à l'Espagne le vendredi 18 octobre.

M.G. avec Kelly Laffin et Maxime Meunier