Evacuation de migrants à Calais : la CEDH interroge la France

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), saisie par six migrants menacés d'évacuation du principal campement de Calais dans le Pas-de-Calais, a interrogé le gouvernement français sur "les mesures prises pour assurer (leur) relogement en cas d'expulsion", a indiqué à l'AFP leur avocat.
"Quelles sont les mesures prises pour assurer le relogement des requérants en cas d'expulsion du terrain qu'ils occupent, eu égard au plan d'urgence annoncé par les autorités le 18 juin 2014 ?", demande la CEDH, selon la lettre adressée aux autorités françaises dont l'AFP a eu copie.
Dans ce courrier envoyé à l'avocat des migrants, Me Norbert Clément, la CEDH accuse réception de sa demande de suspendre la mesure d'expulsion autorisée le 27 juin par le tribunal administratif de Lille.
Selon l'avocat, la CEDH "ne prend pas en l'état de mesure provisoire de suspension", mais "tous les incidents" susceptibles de se produire lors d'une évacuation "vont être portés à la connaissance de la cour" et pourraient donner lieu à terme à "une condamnation de la France".
En attendant, Paris a été invité par la CEDH à fournir les renseignements "dès que possible".
Le juge des référés du tribunal administratif de Lille a autorisé le 27 juin l'expulsion des migrants qui campent depuis fin mai dans un centre de distribution des repas à Calais.