Euro 2016: les barrières autour du Stade de France provoquent la colère des commerçants

A un mois de l'Euro de football, les commerçants aux abords du Stade de France se sentent laissés pour compte. Des barrières supplémentaires vont être érigées entre eux et l'enceinte durant la compétition, "par sécurité". Isolés malgré eux, ils craignent de ne pas tirer profit de l'événement.

Mis en avant pour ses retombées économiques vertueuses, l'Euro 2016 laisse pourtant amers certains commerçants aux abords du Stade de France, à Saint-Denis. En début de semaine dernière, lors d’une réunion entre la ville et le comité d’organisation, le périmètre de sécurité autour de l'écrin des Bleus a été validé. Il s’agit, comme le craignaient la ville et les commerçants, d’un périmètre élargi bien au-delà des grilles actuelles du stade. Des barrières supplémentaires seront installées tout autour de l'enceinte, isolant davantage les commerces aux alentours.

"C'est un coup de massue qui nous est tombé dessus. On se demande vraiment ce qui va nous arriver", s'apitoie Romain, un restaurateur aux abords du Stade de France.

Cette annonce est perçue comme une double-peine. Déjà impactés par les attentats du 13 novembre, ils craignent cette fois d’y laisser leur commerce.

Les sponsors privilégiés?

Du côté de la mairie, on accuse les organisateurs de privilégier leurs sponsors au détriment des magasins de proximité. Car dans le périmètre interne au Stade de France, toutes les marques partenaires auront leur stand.

"Ce mur n'est donc pas justifié par les questions de sécurité publique", dénonce Stéphane Peu, le maire-adjoint de Saint-Denis.

L’UEFA se défend de toute concurrence déloyale, rappelant qu’il sera interdit de vendre de l’alcool dans le périmètre alors que les commerces à l’extérieur, eux, le pourront.

En jeu, ce sont tout de même sept matchs, dont celui d'ouverture le 10 juin et la finale le 10 juillet, qui seront disputés au Stade de France.

P. P. avec Anne-Sophie Warmont, Antoine Pollez et Etienne Grelet