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Essonne: les pompiers manifestent après quatre agressions en 48 heures

Photo d'illustration de pompiers.

Photo d'illustration de pompiers. - AFP

56 plaintes pour agressions ont été déposées depuis janvier par les pompiers de l'Essonne.

Quatre agressions en 48 heures et 56 plaintes déposées depuis janvier. Le nombre d'attaques visant les sapeurs-pompiers explose dans le département de l'Essonne. Pour exprimer leur ras-le-bol, ces derniers se sont réunis ce lundi matin à Evry-Courcouronnes. Sur des pancartes, un slogan simple: "touche pas à mon pompier".

Parmi les manifestants, le préfet et le président du département. "Leur métier doit être respecté et ils ont le droit de l’exercer dans les meilleures conditions possibles", a ainsi réagi dans un communiqué Jean-Benoît Albertini, le préfet de l’Essonne. 

"On ne doit pas laisser faire!", a affirmé sur BFM Paris François Durovray, président du conseil départemental de l'Essonne. "Tout le monde doit réagir. La loi du silence doit être brisée: quand un citoyen est témoin d'une agression envers un pompier, il doit alerter les forces de l'ordre pour qu'elles puissent faire leur travail".

La situation peut dégénérer "à n'importe quel moment"

"Nous observons depuis le début de l'année, et notamment depuis la rentrée, des agressions plus nombreuses à l'encontre de nos pompiers. Celles-ci peuvent arriver lors de n'importe quelle intervention, à n'importe quel moment", poursuit le président du conseil départemental. 

Ce week-end, deux pompiers ont ainsi été agressés avec une machette alors qu'ils intervenaient pour éteindre une fuite d'eau. Quelques jours auparavant, un pompier s'était fait cracher au visage lors d'une intervention. Un autre a vu un homme sortir son sexe pour lui uriner dessus. 

"Des engagements précis et un calendrier"

À la fin de la semaine, un nouveau protocole d'intervention, un document qui pose les bases d'une meilleure coopération entre pompiers, police et gendarmerie sera signé. Une première étape positive mais qui reste "insuffisante" selon Patrick Rauscher, de la fédération nationale des sapeurs-pompiers.

"Nous attendons des réponses à nos attentes avec des engagements précis et un calendrier", a-t-il affirmé sur notre antenne. "Nous attendons de nouvelles mesures: un renforcement de la coopération avec les forces de l'ordre, une formation adaptée aux nouvelles formes de violences, une systématisation des dépôts de plainte, etc." 

Pour enrayer ce phénomène, l’une des pistes envisagées est le port de la caméra piéton. Ce dispositif sera d'ailleurs expérimenté dans certaines casernes de la région, avait annoncé Christophe Castaner début septembre.

Les Yvelines aussi touchées

L’Essonne n’est pas le seul département touché par cette vague de violences. Dans les Yvelines, des soldats du feu ont manifesté ce lundi devant le château de Versailles. Ils souhaitent alerter sur leurs conditions de travail mais aussi déplorer l'augmentation des agressions.

Cyrielle Cabot