Val-d'Oise: des collégiens privés de papier toilette

Après la multiplication des dégradations dans les toilettes, le principal d'un collège à Herblay a décidé de supprimer le papier hygiénique. Les élèves sont invités à venir s'approvisionner auprès de l'infirmerie ou des surveillants.

Grand classique au collège: du papier toilette mouillé collé sur les murs, ou jeté par dessus les cabines, WC bouchés... Face à ces dégradations multiples, le proviseur du collège Autissier d'Herblay, dans le Val-d'Oise, a pris la décision radicale de supprimer tout bonnement le papier hygiénique dans les toilettes de l'établissement. 

"La décision a été prise par le principal pour lutter contre les dégradations, confirme au Parisien, qui a repéré l'information, l’inspection académique.

Après avoir supprimer des toilettes le papier hygiénique, les collégiens, de cet établissement tout récent, sont invités depuis la rentrée des vacances de la Toussaint à venir récupérer des feuilles de papier blanc auprès de l'équipe pédagogique ou de l'infirmerie.

"Mais, comment juger un établissement qui, par facilité, choisit donc et, de façon générale, de considérer chaque élève comme un potentiel dégradateur? Quelle politique éducative est alors mise en place?", s'interroge la responsable de la FCPE du Val-d'Oise, l'association de parents d'élèves.

"lieux difficiles à gérer"

Alors que certains expliquent leur gêne à se rendre à la vie scolaire pour réclamer du papier, d'autres détaillent les techniques que chacun ont mis en place: mouchoirs pour les uns, les plus chanceux attendent de rentrer chez eux le midi, les autres se retiennent toute la journée. 

"On ferme alors les yeux sur le paradoxe qui consiste à vouloir, d’un côté, enseigner à des élèves, être une référence éducative et, de l’autre, les contraindre à s’humilier au quotidien", dénonce Christine Padoin sur le site.

La situation est en réalité générale. Selon une étude de l'Observatoire national de la sécurité et de l'accessibilité des établissements d'enseignement, repris par le quotidien, 34% des petits élèves français disent préférer se retenir plutôt que d'aller aux toilettes, notamment en raison de l'absence de papier, de savon ou de l'absence de propreté.

"L’hygiène des toilettes, notamment le problème des verrous cassés sont des grands classiques des réunions de parents d’élèves, concède Marie-Alix Leherpeur, secrétaire académique du SNPDEN, syndicat des personnels de direction. Ce sont des lieux difficiles à gérer car difficiles à surveiller."

J.C.