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"Sans-fac": fin de l'occupation de la présidence de Paris-Nanterre par des étudiants

Manifestation contre la condamnation de plusieurs étudiants suite aux protestations du milieu étudiant au mois d'avril 2018

Manifestation contre la condamnation de plusieurs étudiants suite aux protestations du milieu étudiant au mois d'avril 2018 - Philippe LOPEZ / AFP

Les étudiants ont fait le choix de quitter les lieux "la tête haute", alors que la direction de l'université menaçait d'avoir recours aux forces de l'ordre.

Les étudiants et les "sans-fac" qui occupaient depuis mercredi la présidence de l'université Paris-Nanterre ont quitté les lieux volontairement vendredi soir. Quelques dizaines de personnes occupaient le bâtiment jour et nuit pour obtenir l'inscription d'étudiants n'ayant reçu aucune affectation sur la plateforme universitaire Parcoursup.

"Face à une présidence d'université bornée et complètement fermée à tout dialogue, nous avons fait le choix de sortir de nous mêmes, la tête haute", écrit le "collectif sans-fac" dans un communiqué.

"La fac a mis tous les moyens pour nous déloger par la force, elle a appelé la police, les huissiers et a communiqué publiquement qu'elle s'apprêtait à enclencher une procédure judiciaire", assurent les étudiants.

"Ils sont partis d'eux-mêmes", a confirmé l'établissement qui a donc jugé qu'il n'avait pas été "nécessaire d'avoir recours aux forces de l'ordre". "Ce dont nous nous réjouissons, l'appel des forces de l'ordre ne devant être qu'une mesure ultime", a-t-il indiqué.

Dans un communiqué vendredi soir, l'université avait souligné qu'une lettre ouverte contre l'occupation avait été signée par plus d'une centaine de responsables administratifs et précisé son intention d'engager une procédure judiciaire.

Des promesses non tenues

Les étudiants mobilisés estiment que l'université n'a pas tenu ses promesses en inscrivant seulement 43 personnes depuis le 2 octobre. Du côté de l'université en revanche, on considère que l'effort a été suffisant avec 89 étudiants inscrits en tout depuis la rentrée en septembre, contre 42 cas en 2017 et 51 en 2016.

Ils demandent également un "positionnement clair" de l'institution pour la relaxe de deux personnes condamnées mercredi pour des violences sur des policiers lors de l'évacuation de la fac par des CRS en avril dernier, en plein mouvement de contestation contre la réforme de l'accès à l'université.

Des condamnations contestées

Dans une motion votée le 24 septembre, le conseil d'administration s'inquiétait "vivement des effets que pourraient avoir les condamnations [requises par le procureur] sur l'avenir universitaire et professionnel des personnes concernées et espé[rait] le jugement le plus favorable aux prévenus."

Un étudiant a été relaxé mais un autre a été condamné à 4 mois de prison avec sursis et un ancien étudiant à 6 mois de prison ferme. Ces deux derniers ont fait appel, a précisé l'un d'eux à l'AFP. Les étudiants mobilisés ont appelé à une nouvelle assemblée générale et à un rassemblement mardi à l'université.

Me.R. avec AFP