Faible mobilisation contre la réforme du bac et de l'accès à l'université

A l'appel de plusieurs syndicats, quelques milliers d'enseignants, lycéens et étudiants ont manifesté ce jeudi contre la réforme du baccalauréat et de la plateforme d'accès à l'enseignement supérieur. Une dizaine de lycées ont été perturbés dans la matinée à Paris et plusieurs universités ont été bloquées ailleurs en France, même si la mobilisation est restée faible.
A Toulouse, entre 2000 et 3000 personnes (1200 selon la police) ont manifesté jeudi après-midi, selon nos informations. Un blocus organisé par les enseignants, les étudiants, et les membres du personnel a été mis en place à l'université Jean-Jaurès.
"La sélection existe déjà sur l'université, ils passent des contrôles, des examens et l'accès au bac +4 est sélectif. Là, on parle de sélection des bacheliers", explique sur notre antenne Marie-Christine, enseignante à Jean-Jaurès.
"On dit non. On a voulu 80% de bacheliers en France, tous ces jeunes qui veulent entrer à l'université et vont être refoulés, qu'est-ce qu'ils vont faire? Ca n'a pas été anticipé. Ces jeunes vont rester sur le carreau", critique-t-elle. Un nouveau blocage a été voté pour le mardi 6 février, rapporte La Dépêche.
"La réforme va favoriser une certaine fracture sociale"
A Paris, la mobilisation était plutôt faible mais les manifestants déterminés. Si l'ancienne plateforme APB ne leur convenait pas forcément, ce n'est pas non plus le cas de la nouvelle. Là aussi, ils critiquent une "sélection masquée".
"Je pense que la réforme n'est pas claire, qu'elle va favoriser une certaine fracture sociale. Certains pourront avoir accès aux études et d'autres pas. Il y a une sélection masquée et j'aimerais autant qu'elle soit dite clairement", lance une manifestante sur BFMTV.
"La mobilisation d'aujourd'hui est pour les générations futures", assure une autre. "Ce qui se dessine, c'est le besoin d'anticiper sur les moyens d'éducation. On a bien vu que les problèmes qu'il y a aujourd'hui sur le nombre de places à l'université, c'est parce qu'on n'a pas assez anticipé dans les années précédentes sur les moyens à donner à l'université", estime-t-elle.
A Rennes, la faculté de Rennes 2 était bloquée dans la matinée par une poignée d'étudiants de l'Unef et Solidaires. Des chaises et tables avaient été placées devant les principaux accès des bâtiments mais seule une trentaine de jeunes participaient au blocage.
Le président de l'Université Olivier David a "invité les personnels à ne pas se rendre" sur les campus concernés, précisant que "les activités de l'établissement, en particulier d'enseignement, ne pourront avoir lieu aujourd'hui", selon un communiqué.
Plusieurs centaines de manifestants à Lyon et Bordeaux
A Lyon, les organisations jeunesses d'Ensemble 69, du NPA, des écologistes, des Insoumis, avaient appelé à manifester. La police a compté 170 lycéens sur le parcours qui menait au rectorat où quelque 420 personnes se sont ensuite rassemblées, dont 300 lycéens, selon la même source. Dans la région, des manifestations ont eu lieu aussi à Grenoble (150 personnes, selon la police).
A Bordeaux, environ 300 étudiants ont défilé dans la matinée, avec des pancartes proclamant "Sélection, Bacs VIP, members only", ou "Tout le monde déteste la sélection". Quelque 150 autres ont aussi défilé à Angoulême.