BFMTV
Education

Ecoles délabrées d’Ile-de-France: "L’eau tiède n’a été amenée qu’il y a 5 ou 6 ans"

placeholder video
Une mission interministérielle a été confiée au maire de Clichy-sous-Bois lundi avec pour objectif de déterminer le nombre d’écoles qui nécessitent d’être rénovées en Ile-de-France. Parmi ces établissements, le groupe scolaire Marcel Cachin à Orly qui attend des travaux avec impatience.

Construit à la fin des années 50, le groupe scolaire Marcel Cachin à Orly dans le Val-de-Marne cumule les handicaps. Lorsqu’il fait l’inspection des lieux, le directeur de cette école de 641 élèves ne cache pas son ras-le-bol face à l’état de délabrement des bâtiments.

"En ce qui concerne les nuisances liées au bâti, les fenêtre sont d’une très ancienne génération qui maintenant laissent passer l’air. Donc c’est vrai qu’il fait relativement froid dans les classes, même si le chauffage est monté. Et puis elles ont une isolation phonique qui n’est sûrement pas à la hauteur de ce qui se fait maintenant", souligne David Marty, le directeur. 

Murs décrépis, trou au plafond

Trou béant dans les plafonds, moisissures, murs décrépis, dans les salles de classes les sols ont aussi subi les outrages du temps. Quant aux toilettes, elles sont ouvertes aux quatre vents. "La porte est bloquée pour des raisons de sécurité parce que sinon ce serait trop dangereux. C'est une porte métallique, donc la porte reste ouverte, forcément il y a des courants d'air", constate le directeur. Jusqu'à récemment, les élèves se lavaient également les mains à l'eau froide, même en plein hiver. "L'eau tiède n'a été amenée qu'il y a cinq ou six ans", ajoute le directeur. Et dans le gymnase, pourtant rénové récemment, on continue d'utiliser le système D. Un grand filet a été installé au plafond.

"La sécurisation a été effectuée sur le plafond dans le but de retenir les dalles, pour ne pas qu'elles tombent, pour pas que ce soit dangereux", poursuit David Marty. 

Mais l'établissement de David Marty est loin d'être le seul dans la région à nécessiter des travaux. Pour connaître leur nombre, une mission interministérielle sur l'amélioration du patrimoine scolaire a été confiée à Olivier Klein, le maire PS de Clichy-sous-Bois. Il incombe normalement aux communes d'assurer la rénovation des écoles, mais face aux travaux parfois importants, certaines n'ont plus les moyens.

"Le constat est là, nos quartiers populaires ont des écoles qui ont vieilli, certaines ont été construites dans les années 60. Et les communautés locales ont fait valoir qu'il leur serait difficile de remettre en état toutes seules le patrimoine scolaire", souligne la secrétaire d'Etat chargée de la ville, Hélène Geoffroy.

Fin octobre, François Hollande a annoncé une enveloppe d'un milliard d'euros au bénéfice de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) qui devraient prioritairement être employés dans les écoles. 

C. B avec Emmanuelle Lebon et Maïmouna Barry