Auvergne-Rhône-Alpes: des portiques de sécurité dans les lycées

Une quinzaine de lycées d’Auvergne-Rhône-Alpes vont être équipés de portiques de sécurité d’ici deux mois. Cette mesure, initiée par le nouveau président de la région, Laurent Wauquiez, ne fait pas l’unanimité.

Après les gares, c’est au tour des lycées de voir leur sécurité renforcée, mais par une mesure qui divise. Des portiques vont être installés dans une quinzaine d’établissements d'Auvergne-Rhône-Alpes. Cette expérimentation devrait même se généraliser à tous les lycées de la région avant la fin 2016.

"L'objectif est d'apporter plus de sécurité dans nos lycées car aujourd'hui on a des lycées qui ne sont absolument pas protégés", a déclaré Laurent Wauquiez, président Les Républicains (LR) de la nouvelle région.

Le numéro deux de LR souhaite une mise en place rapide, "sous un délai d’un mois et demi, deux mois". Il s’agit là d’une promesse de campagne de Laurent Wauquiez, vainqueur de l’élection régionale en décembre dernier.

Moirans, le lycée-pilote

Considéré comme l’établissement-pilote, le lycée de Moirans, en Isère, sera équipé d’un "système de portiques et badges pour s'assurer que n'importe qui ne puisse pas rentrer". Le coût de ces équipements est estimé à 100.000 euros.

"Le lycée est exposé aux quatre vents, n'importe qui peut entrer. Il n'y a aucune sécurité. C'est un lycée dont le proviseur réclamait depuis des mois que des opérations de sécurité soient faites, sans qu'aucune réponse ne lui ait été apportée", a souligné Laurent Wauquiez.

La commune de Moirans a aussi fait la une de l'actualité en octobre dernier après une violente émeute de gens du voyage dont les auteurs présumés ont été mis en examen cette semaine.

Une mesure dans l’urgence?

De son côté, le secrétaire académique du syndicat d'enseignants Snes à Lyon semble loin d’être convaincu par cette mesure, réalisée dans l’urgence selon lui.

"On est dans la réaction médiatique afin de montrer qu’on fait des choses plus que dans une réelle politique de long terme", a déploré Benoît Teste.

"Le problème dans les lycées, c’est le manque de surveillants. Le personnel humain ne sera jamais remplacé par des portiques", a estimé le syndicaliste. 

20 millions d’euros au total

Dans un "délai d'un an", le nouveau président de la deuxième région de France souhaite "lancer la protection de la quasi-totalité des lycées de la région" avec pour objectifs la "lutte contre le trafic de drogue", contre "les intrusions d'armes à feu" ou d'éléments extérieurs, et la "protection dans le cadre de la lutte contre le terrorisme". Le coût estimé de cette mesure est de 20 millions d'euros.

P. P. avec AFP