Drame dans le Haut-Rhin: le frère aîné de la fillette tuée en garde à vue

Les gendarmes ont installé un dispositif de sécurité devant la maison familiale à Moernach où s'est déroulé le drame - Sébastien Bozon - AFP
Drame familial en Alsace. Le frère aîné de la fillette de 11 ans retrouvée morte et du garçon de 8 ans grièvement blessé dans leur maison de Moernach, dans le Haut-Rhin, a été placé en garde à vue, a indiqué mercredi matin une source proche de l'enquête.
L'adolescent de 15 ans, à qui les parents avaient confié la garde de ses deux frère et soeur, était entendu mercredi matin par les gendarmes. Les enquêteurs devaient encore éclaircir les circonstances de ce drame survenu dans ce petit village de quelque 600 habitants.
"Il avait des traces de sang sur lui"
C'est l'aîné qui avait donné l'alerte vers 19h30. Il aurait été vu par une voisine sortir, torse nu et hurlant, du pavillon familial, situé dans une rue tranquille.
Le jeune homme a descendu la rue pour aller se réfugier chez un voisin, par ailleurs parrain d'un des enfants, a précisé dans la nuit le procureur de Mulhouse, Dominique Alzeari. "Il avait des traces de sang sur lui", a-t-il ajouté.
Les parents, qui s'étaient absentés pour une activité sportive, vraisemblablement un cours de yoga selon le procureur, ont été prévenus par le voisin chez qui s'était réfugié leur fils aîné. Quand les parents sont arrivés sur place, les gendarmes et les secours étaient déjà présents, a raconté le procureur.
Le frère cadet dans un état grave
La scène de crime était très "impressionnante", selon le procureur: les secours ont découvert à leur arrivée, dans le salon de ce pavillon cossu, le corps de la fillette baignant dans une mare de sang, tuée de plusieurs coups portés à l'arme blanche. Son frère cadet gisait dans un état grave et présentait de nombreuses lésions. Le corps de la fillette devait faire l'objet d'une autopsie mercredi a Strasbourg.
Le frère aîné aurait affirmé avoir été attaqué par "un rôdeur", vêtu de noir, a déclaré le procureur soulignant toutefois que ses propos "n'étaient pas structurés". De fait, "il n'y a pas d'hypothèse immédiate ou évidente" dans cette affaire, a-t-il ajouté.
Qualifié de "témoin clé" par le procureur, l'adolescent, "en état de choc et mutique", avait été pris en charge par un médecin et amené mardi soir à la gendarmerie.
Le point sur l'enquête en fin de journée
Outre l'adolescent de quinze ans, les gendarmes ont entendu dans la nuit le père de famille, tandis que sa femme, en état de choc, a demandé mardi soir à être hospitalisée, selon le procureur. Les gendarmes devaient également entendre plusieurs autres témoins de l'affaire, dont le parrain de l'un des enfants chez qui le frère aîné s'était réfugié.
Une trentaine de gendarmes, des techniciens de l'investigation criminelle et une unité de la section de recherche de Strasbourg se sont affairés durant la nuit pour y effectuer les prélèvement d'usage.