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Djamel, victime du 13 novembre, entame une grève de la faim pour faire plier l'Etat

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Le 13 novembre, Djamel a reçu quatre balles des terroristes alors qu'il était attablé à La Belle Equipe. Sept mois plus tard, il entame une grève de la faim pour obtenir justice.

Le corps de Djamel est brisé. A 36 ans, l'homme a perdu une jambe et l'usage d'un bras. Comme il le raconte au Parisien, il était assis en terrasse à La Belle Equipe lorsque, le soir du 13 novembre, un commando terroriste a fait feu en direction du restaurant. Quatre balles l'atteignent et le laissent cloué à un lit d'hôpital pendant de longs jours. Depuis, l'Etat est aux abonnés absents.

Toujours pas de carte d'invalidité

Amputé de la jambe droite en mars, Djamel attend toujours que son handicap soit reconnu. Par deux fois, la maison départementale des personnes handicapées de Seine-Saint-Denis lui a refusé ce statut. Un refus qui, comme l'affirme Le Parisien, avait été directement pris en charge par Juliette Méadel, secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes. 

Juliette Méadel avait affirmé au quotidien que le cas de Djamel avait été réglé directement par ses services, et que tout était rentré dans l'ordre. Las, trois mois plus tard, Djamel attend toujours et a décidé d'entamer une grève de la faim pour être entendu. 

"C'est insupportable, on nous balade, s'insurge-t-il. Si l'Etat n'est pas capable de régler nos problèmes, ce n'est pas la peine de nommer quelqu'un qui fait semblant de s'intéresser à nous. On n'a pas besoin de visites de ministres. On veut que les dossiers avancent. Je ne veux plus avoir affaire avec ce secrétariat d'Etat" s'emporte la victime.

Le ministère refuse que l'affaire s'ébruite

Pire que d'être oublié, on demande maintenant à Djamel de se taire. Il affirme que le 1er juillet, le cabinet de Juliette Méadel lui a téléphoné pour lui intimer de ne pas parler aux journalistes. 

"Elle m'a demandé de ne pas parler de mon cas aux médias, que tout allait lui retomber dessus. Mais on n'en peut plus ! Rien n'avance, on est trop nombreux dans ce cas" désespère Djamel. 

A partir de lundi, l'homme de 38 ans cessera toute alimentation dans l'espoir d'attirer l'attention sur son cas, et sur celui d'autres victimes qui attendent toujours d'être aidées. 
P.A.