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Société

De nouveaux orphelins français de jihadistes devraient bientôt être rapatriés

es enfants entourés des Forces armées kurdes à Baghouz, en Syrie, le 5 mars 2019

es enfants entourés des Forces armées kurdes à Baghouz, en Syrie, le 5 mars 2019 - BULENT KILIC / AFP

Après le rapatriement de 5 enfants en mars, une dizaine d'orphelins pourraient bientôt rentrer en France. Les familles multiplient les recours pour obliger l'État à faire revenir tous les mineurs détenus sur zone irako-syrienne dans des conditions préoccupantes.

210. C'est le nombre d'enfants de jihadistes français encore retenus dans les camps kurdes en Syrie. Parmi eux, une dizaine d'orphelins pourraient être rapatriés prochainement. Cinq autres l'avaient déjà été en mars dernier. Des retours au compte-goutte donc, alors que les proches de familles alertent depuis des mois sur leurs conditions de vie dans ces camps.

De 1 an et demi à 12 ans

Invité mercredi sur notre plateau, la ministre des Armées, Florence Parly, a déclaré que des "nouveaux rapatriements" étaient à venir:

"Il y a des missions envoyées par les ministères de l’Europe et des Affaires étrangères afin d’identifier clairement les situations et afin de procéder à de nouveaux rapatriements", a-t-elle affirmé, sans donner plus de précision. 

Une dizaine d'enfants pourraient rentrer en France prochainement d'après nos informations. Céline Martelet, co-auteure d'Un parfum de Djihad, précise à note antenne que "le plus jeune a un an et demi, c'est une petite fille. Le plus vieux a environ 12 ans", avant de rappeler que "certains sont nés sur place, d'autres ont été amenés sur zone par leurs parents", et que la dizaine d'enfants concernés sont orphelins.

Multiplication des recours des familles

Cette annonce fait suite à une requête faite lundi par deux grands-parents d'enfants bloqués sur zone, qui ont saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) pour obtenir la condamnation de la France sur son refus de rapatriement.

Inédite sous cette forme, la demande s'ajoute aux nombreux recours formulés par les familles et leurs avocats, qui réclament leur prise en charge, à la fois médicale, sociale et psychologique, dans le pays d'origine de leur mère.

Assumer sa responsabilité sur le territoire français

La requête concerne un garçon de 4 ans et une fille de 3 ans, blessés avec leur mère dans la bataille de Baghouz et depuis détenus dans le camp d'Al-Hol. Ils "sont exposés à la maladie, sont malnutris, et souffrent de dysenterie. Leur mère (...) très amaigrie, souffre d'une fièvre typhoïde sévère qui n'est pas soignée", soulignent-ils.

Visée par un mandat d'arrêt d'une juge antiterroriste française, cette dernière a "confirmé sa volonté de voir rapatrier ses enfants (...) et souhaite assumer sa responsabilité pénale sur le territoire français", selon ses avocats.

Le soutien de François Hollande

Au lendemain du dépôt de cette requête, l'ancien président de la République François Hollande a rencontré des grands-parents, oncles et tantes d'enfants mineurs (orphelins ou avec leur mère), retenus dans des camps du Kurdistan syrien, ont fait savoir les avocats Marie Dosé et Henri Leclerc.

Ce dernier leur a apporté son soutien, en déclarant: "Leur place est en France. Il est urgent de rapatrier tous les orphelins et de permettre le retour et le jugement des mères qui ne sont pas poursuivies là-bas."

Esther Paolini avec AFP