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Crise des vocations chez les pompiers de Paris

Crise des vocations chez les pompiers

Crise des vocations chez les pompiers - BFMTV

Sur-recrutement dans l'armée, exigences aïgues: les pompiers ont du mal à recruter. Et notamment ceux de Paris, qui n'attirent plus les jeunes.

Dans un contexte de risque élevé d'attaque terroriste, les besoins sont importants dans les équipes des pompiers de Paris. Mais entre les fins de contrats et les retours en province, les objectifs de recrutements sont de plus difficiles à atteindre.

"Il y a deux ans, on avait huit candidatures pour un poste, il y avait une liste d'attente et les candidats qui y étaient pouvaient attendre 10 mois avant d'intégrer la brigade" explique à l'AFP l'adjudant David Z., qui travaille au recrutement à la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).

Des exigences physiques élevées 

Au centre de formation de la brigade au Fort de Villeneuve-Saint-Georges, au sud de Paris, la problématique est prise au sérieux. Si Thomas Victor, Aymeric Sarazin ou leurs 70 autres nouvelles recrues n'ont pas hésité à marcher notamment sur les pas d'un père pompier et à incorporer la BSPP pour ses "valeurs d'aide, d'entraide, de respect", d'autres ont eux abandonné.

Car intégrer les pompiers n'est pas une mince affaire. Thomas, informaticien de formation et "pas du tout sportif"', n'a pas ménagé sa peine: "Pour rentrer à la brigade, j'ai perdu jusqu'à 15 kilos, j'ai fait un entraînement sur un an et demi, deux ans" confie-t-il à l'AFP. 

Des campagnes sur les réseaux sociaux 

Pour le capitaine Philippe M., adjoint au directeur du centre de formation, la BSPP ne cherche pas des "surhommes" mais des compétences, de plus en plus étendues. Outre, "l'incendie, le secours à victimes, les risques technologiques" que le pompier de Paris - de statut militaire - doit avoir, s'est ajoutée depuis les attentats de Paris en 2015, "la prise en charge des blessés par arme de guerre".

Ces changements, et l'image "élitiste" qui colle à la brigade décourage de nombreux jeunes. Alors pour les séduire à nouveau, la brigade s'est lancé dans une vaste opération de communication sur les réseaux sociaux. 

Le recrutement est également compliqué en raison du contexte "post-attentat", qui a fait augmenter les recrutements chez les gendarmes, la police et l'armée. "Toutes les institutions recrutent et le vivier est le même" s'inquiète Philippe M.

800 nouvelles recrues en 2017

La Fédération nationale des sapeurs-pompiers (FNSPF), professionnelle mais pas militaire, fait elle aussi le même constat.

"Si on n'encourage pas le volontariat, c'est tout le système de secours qui se casse la figure", tranche-t-il.

"Le nombre de volontaires était au début des années 2000 bien au-delà de 200.000; en 2013, il était de 192.000", selon le colonel Eric Faure, président de la FNSPF, dont le réseau est formé par 78% de pompiers volontaires et 17% de professionnels.

Grâce à sa campagne de recrutement sur les réseaux sociaux, la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris espère recruter 800 nouvelles recrues en 2017.

M.P avec AFP et Anne-Sophie Warmont et Rym Bey