Crash dans le Gard: le Tracker, un avion vieillissant mais très bien entretenu

Quelques heures après le crash d'un bombardier, qui s'est écrasé ce vendredi un peu après 17 heures dans le cadre d'une mission visant à circonscrire les incendies qui ont déjà détruit plusieurs centaines d'hectares autour de Générac dans le Gard, des questions se posent.
Bien que le procureur de la République de Nîmes, Eric Maurel, a ordonné l'ouverture d'une enquête afin de faire la lumière sur la disparition du pilote, mort dans l'accident, Le Parisien signale de son côté que ce type d'avions, les Trackers, devait disparaître de la flotte aérienne de la sécurité civile. A l'heure actuelle, ils étaient au nombre de huit, dont celui du Gard, et le plus ancien date de 1952.
Retiré en 2008
Comme l'explique encore le quotidien francilien, ces Trackers avaient été achetés dans les années 1980 comme avions de lutte sous-marine, avant d'être transformés en bombardiers d'eau. Seules différences notables avec un Canadair: ce modèle-ci est réalimenté au sol et ne largue pas d'eau, mais un produit retardant.
Seul problème, selon un rapport du Sénat datant de mars 2012, la fin de vie de ces appareils devait se profiler entre 2016 et 2020 et leur remplacement par des modèles plus récents amorcée dans la même période. De plus, Le Parisien souligne que selon un second rapport de la chambre haute; de 2006 cette fois, ces Trackers devaient être retirés du service en 2008.
"Le vieillissement ne veut pas dire grand-chose"
Pour autant, rien ne dit que l'état de l'avion est à l'origine de l'incident de ce vendredi. Comme le souligne notre spécialiste aviation Jean Serrat, l'entretien de ce type d'appareils est soumis à un très strict agenda.
"Dans la plupart des cas, lorsque vous êtes propriétaire d’une voiture, vous attendez qu’il y ait une panne, par exemple de l’alternateur, pour aller chez le garagiste. Dans l’aviation ça ne marche pas comme ça, on change les pièces des avions à des butées déterminées, à des butées qui sont fixées. On ne regarde pas si cet alternateur est en bonne condition ou non, on le change, et c’est un neuf qui le remplace", explique-t-il.
Pour lui, "le vieillissement ne veut pas pas dire grand-chose. Quant à la qualité d’entretien par le personnel au sol, les mécaniciens sont tous issus de l’armée, c’est un corps d’élite, des passionnés qui vont tout faire pour que l’avion soit dans le meilleur état possible. Il date de 1952 mais il est comme neuf", conclut-il.
au cours d'un point presse à Nîmes, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a confirmé le bon état des appareils. "Chaque avion fait l’objet d’une attention toute particulière, entre 800.000 et 1 millions mobilisés pour leur entretien. Les pilotes eux-mêmes le disent, c’est la ‘jeep du ciel’, c’est un avion qui permet de prendre des risques. Ne cherchons pas à polémiquer", conclut-il.