"C'était la dernière chance": à 17 ans, elle lance une cagnotte pour sauver la ferme de son père

Depuis quelques années, la ferme de Jean-François, située à Mazerolles (Landes) et transmise depuis trois générations, est en grande difficulté. Entre maladies animales, intempéries et dettes, l'avenir semble compromis... Mais c'était sans compter sur Camille, une de ses deux filles qui, dès qu'elle peut, vient l'aider.
"C'est l'endroit où j'ai toujours vécu, papa aussi, c'est ma maison et je ne veux pas la perdre", explique Camille Van Daële, 17 ans.
"Plus je grandissais plus je disais: 'Ah ouais, là c'est vrai que ça commence à faire'. "Je le voyais faire les courses, des fois on disait 'Ah là il faut faire attention'", se souvient-elle.
Une dette de 45.000 euros
"Ça fait des années que je me traîne une petite dette, que j'arrivais plus ou moins à rembourser. Et puis là les deux dernières années, la dette a grossi et en 2024 c'était plus possible: je devais 45.000 euros", explique Jean-François Van Daële, son père, qui élève des vaches, des poulets et cultive des céréales.
Face à l'urgence et en parallèle de ses cours dans un lycée agricole, Camille a eu l'idée de créer une cagnotte en ligne pour aider son père. "J'en parlais à papa mais il ne voulait pas...", raconte-t-elle.
"Par fierté, c'est compliqué de tendre la main, de demander qu'on nous aide", répond son père.
"Et puis un jour, j'étais au lycée et papa m'envoie un message 'Bon Camille, il faut qu'on le fasse'", se souvient l'adolescente.
Des dons et des messages de soutien
Depuis sa mise en ligne, la cagnotte ne cesse d'augmenter: en quatre mois, elle a dépassé les 30.000 euros de dons. "C'était la dernière chance, sans ça la ferme serait morte, ça aurait été une cata", affirme Camille.
La cagnotte compte désormais plus de 1.000 participants ainsi que des centaines de messages d'encouragement. "Chère Camille et cher Papa de Camille, ce n'est pas une grosse contribution mais j'espère que cela vous permettra d'avancer", peut-on lire par exemple.
"Aux pauses du midi, le soir, on essaie de répondre, mais tu réponds à dix messages t'en as vingt qui arrivent", sourit Camille. "C'est des super messages, c'est super émouvant et puis ça vient de partout... De Belgique, de Normandie...".
Ils reçoivent aussi des messages de personnes dans la même situation qu'eux, et qui donnent malgré tout. "Il y avait quelqu'un qui disait 'Je suis en fin de droits, dans deux ans j'ai la retraite, je fais une petite participation et si je le peux, et si la cagnotte existe encore, le mois prochain j'en ferai une autre', c'est vraiment des gens qui ont la main sur le cœur", raconte Jean-François.
Désormais, Camille espère que la ferme tiendra encore trois ans, avant de pouvoir venir travailler avec son père à la fin de son BTS.