Banlieues: un Français sur 5 pense que le FN peut améliorer les choses

Clichy-sous-Bois en Seine-saint-Denis (illustration) - Patrick Kovarik - AFP
Dix ans après les émeutes de 2005, les banlieues françaises pâtissent toujours d'une image négative, et plus des deux tiers des Français estiment que l'État ne fait pas assez pour elles, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien ce dimanche.
Et lorsqu'il s'agit de nommer le courant politique le plus susceptible d'agir efficacement pour améliorer la situation dans les quartiers sensibles, la plupart des sondés jugent qu'aucun n'est plus apte que les autres ou ne se prononcent pas (43%). Pourtant, pour ceux qui expriment une opinion c'est le Front national (FN) qui est cité en premier (20%), suivi par la gauche (PS, PC, EELV) avec 14%, puis Les Républicains (LR) avec 12%.
"Pauvres" et "dangereuses"
"Pauvres" (79%), "mal entretenues" (79%) "communautarisées"(78%), "dangereuses" (71%): ce sont, selon les personnes interrogées, des adjectifs qui s'appliquent plutôt bien aux banlieues, alors que par exemple la créativité d'un point de vue culturel n'est évoquée que par 36% d'entre elles. Pour 61% des sondés, "la plupart du temps, les jeunes qui habitent dans les cités se comportent plus mal que les autres jeunes".
Les sympathisants de droite sont 78% à partager ce point de vue, contre 48% pour les sympathisants de gauche. Pour près des trois quarts des personnes interrogées (73%), la méfiance à l'égard des habitants des banlieues a progressé ces dernières années en France et ils sont encore plus nombreux (83%) à évoquer cette poussée de méfiance lorsqu'il s'agit "des habitants des cités".
Valls et "l'apartheid territorial"
Au total, 65% des Français donnent raison au Premier ministre Manuel Valls lorsqu'il avait parlé, après les attentats de janvier, d'un "apartheid territorial, social et ethnique" dont souffrent selon lui les quartiers en difficulté. Par ailleurs, près de sept Français sur dix (68%) pensent que l'État n'en fait pas assez pour les banlieues, quand 15% considèrent qu'il en fait trop, et 16% qu'il fait juste comme il faut.
Plus de la moitié des sondés (52%) pense que les conditions de vie (logement, sécurité, emploi...) dans les quartiers sensibles n'ont pas vraiment changé. Mais plus d'un quart (27%) juge qu'elles se sont beaucoup dégradées, contre 17% qui pensent qu'elles se sont plutôt améliorées.
Enquête réalisée auprès d'un échantillon de 1.000 Français interrogés par internet les 22 et 23 octobre.